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PTT

Répression au SUD

Le jeudi 18 janvier 1990.

Pour avoir soi-disant séquestré le directeur départemental des Postes du Nord, sept militants syndicaux du SUD ont été suspendus et menacés de révocation. Une première depuis 1953 (lire Le Monde libertaire nº 770).

C’était sans compter sur la réaction des personnels du centre de tri de Lille-Lezennes et celle de la Fédération SUD. Cette dernière a lancé un appel national de soutien (lire ci-dessous) et obtenu l’aide de la Ligue des droits de l’homme.

Samedi 13 janvier, 500 personnes se rassemblaient à Lille pour un débat public, avec la participation de Gilles Perrault (écrivain) et de Gérard Minet (responsable national de la LDH).

Celle-ci a d’ailleurs confirmé dans son enquête « la provocation de l’administration » envers les militants syndicaux sanctionnés.

Cette administration, qui fait seulement mine de reculer en ne proposant plus que des exclusions temporaires et des déplacements d’office contre les sept agents des PTT, semble très ennuyée de cette médiatisation du conflit.

En effet, des centaines de signatures affluent à la Fédération pour sou-tenir les grévistes. Plusieurs personnalités, artistes, responsables syndi-caux, élus ont répondu à l’appel.

Cela apprendra aux technocrates des Postes qu’on ne badine pas avec le droit syndical. Verdict fin janvier.

A.D. [Alain Dervin]


Appel national des 7 postiers de lille suspendus et menacés de revocation non aux sanctions

Sept militants syndicaux (six militants syndicaux du centre de tri et un militant syndical des CCP) sont menacés de révocation par l’administra-tion des PTT.

Le centre de tri était en grève d’une heure par jour depuis cinq semaines, sur des problèmes d’effectifs, de conditions, de travail, etc.

L’administration a pris pour prétexte un incident avec leur directeur départemental pour suspendre ces sept agents et pour ouvrir une enquête disciplinaire. Le directeur régional de la Poste annonçait, dans le même temps, qu’il demanderait la révocation de ces agents.

C’est la première fois depuis des dizaines d’années qu’une telle sanction est demandée aux PTT contre des militants syndicaux lors d’un conflit du travail.

L’administration engage une telle procédure alors que, dans le même temps, elle parle de concertation sociale, de « modernisation des rapports sociaux » dans le cadre du projet de réforme des PTT !

Il serait paradoxal, dans un contexte où le gouvernement parle d’élargir les droits des travailleurs dans l’entreprise, de rénover la Fonction publique, de voir une grande administration française laisser se développer des pratiques d’un autre âge.

Nous exigeons l’annulation de toute sanction et l’arrêt des poursuites disciplinaires contre les agents du centre de tri de Lille-Lezennes et de Lille CCP.

Fédération SUD-PTT 40, rue de Malte, 75011 Paris