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Thank You Julien !

Le jeudi 22 novembre 2001.

Toutes les émissions passées, présentes et à venir de Radio libertaire te remercient de l’énergie que tu as mise à créer cette radio. Sans ton acharnement, ta volonté, ce moyen d’expression qui nous est si cher n’existerait pas. Tu t’es battu contre ceux qui n’en voyaient pas l’utilité, y compris parmi les adhérents de la Fédération anarchiste. Tu y croyais : tu lui as donné ton élan qui l’a marquée pour toujours : la révolte, et une sonorité, la chanson française s’exprimant avec des textes de qualité.

Nous te remercions de tout ce que tu as fait pour que cette radio vive : poser des fils électriques, apprendre les rudiments de la technique radiophonique aux candidats à une émission ou organiser des concerts de soutien pour financer des machines ou payer un émetteur.

Tu voulais que Radio libertaire soit libre, le plus possible, et tu militais pour que nous conservions nos propres moyens de diffusion.

Et bien sûr, tu as animé de nombreuses émissions, de « L’invité surprise » des premiers jours, en septembre 1981, dont le premier invité fut Maurice Joyeux, à « En toute mauvaise foi », que tu réalisais en direct, depuis le cabaret du Merle moqueur.

Nous te remercions pour tout cela, car nous savons que sans toi notamment, cette radio n’aurait pas existé et nous serions privés de ce formidable moyen d’expression et de propagande pour les militants anarchistes que nous sommes ; nous serions priés de ces moments de rencontres pleines de richesse, d’échanges et de plaisir qu’est chacune des émissions que nous réalisons. Cheville ouvrière tu fus, cheville ouvrière tu resteras dans nos mémoires de radioteurs.

Et puis, nous savons que derrière le personnage social, un peu caractériel, un peu macho, il y avait une personne sensible et tendre, pour peu qu’on ne prenne pas trop au sérieux l’apparence. Comme accompagner une distribution d’un tract syndical avec une copine quand tu venais voir quelqu’un à l’hôpital de Maison-Blanche… et que tu te trompais d’hôpital. Ou encore faire partager une confidence à propos d’un échange avec ton fils Marc, mort du sida il y a quelques années, confidence chargée d’émotion et d’authenticité, de tendresse entre un père et son fils et de respect pour des choix de vie différents.

Et merci à Pépito qui nous a donné le titre de cette chronique, avec son dernier cadeau à Julien, au cimetière du Père Lachaise, ce mercredi 14 novembre 2001 : un cadre noir, entouré d’œillets rouges, sur lequel étaient écrits ces trois mots « Thank You Julien ».

Élisabeth Claude


Joël-Jacky Julien (le 3 octobre 1982)