Olivier, militant de longue date du mouvement squatteur sur Lille, s’est présenté devant le tribunal correctionnel de Lille mercredi 27 septembre (cf notre édition du 14 septembre). Rappelons brièvement qu’il est mis en examen pour violence volontaire à agent de la force publique et outrage et menace envers un huissier, celui présent sur les lieux de l’expulsion du squat de la rue Paul-Lafargue à Lille le 23 mai dernier. Violences et outrages que récuse Olivier, témoignages à l’appui.
Disons-le tout de suite, le procès est reporté au 20 décembre à 8h30, l’avocate d’Olivier ne s’étant pas présentée à l’audience. Mais c’était tout de même une soixantaine de personnes qui ont accompagné ce dernier lors d’un petit déjeuner en plein air devant les marches du Palais de Justice ce matin-là.
La semaine a d’ailleurs été ponctuée de manifestations de soutien variées. Plus de 500 personnes ont assisté au concert organisé par le RASSADJ [1], le Comité anti-Expulsion de Villeneuve-d’Ascq (qui s’occupe de droit au logement) [2] et la Maison des Droits de l’Homme de Villeneuve-d’Ascq le samedi 23 septembre.
Le groupe FA de la métropole lilloise organisait quant à lui un débat sur la criminalisation du mouvement social le dimanche 24 au Centre culturel libertaire. Débat où nous avons abordé le nombre croissant de procès qui touche des militant-e-s du mouvement social, mais aussi la situation des squats sur Lille.
Nous nous sommes aussi interrogé-e-s sur l’évolution de la situation politique à Lille, et les risques qu’elle impliquait pour nous. Ce qui s’est passé à la braderie de Lille est en effet significatif de la nervosité de la municipalité à l’approche des municipales.
Trois camarades, sur la quinzaine de militant-e-s de la cause des sans-papiers qui avaient osé interpeller Martine Aubry en public, s’étaient retrouvés au poste de police pour un contrôle d’identité de quelques heures. L’année s’annonce difficile pour nous et pour les sans-papiers…
Concert également au Centre culturel libertaire le soir même et resto/vidéos/débat le mardi 26 au squat les ImposteurEs. Mais le plus spectaculaire aura été la réouverture du Teepee, mercredi 27, soir du procès. Après une manifestation d’environ cent à cent cinquante personnes, le cortège s’est dirigé vers ce squat fermé il y a plus de trois ans par la municipalité, sous prétexte qu’il devait être rasé. Trois ans après, le Teepee est toujours debout et intact. Il a donc été réouvert par les squatteur-se-s ce soir-là, pour un concert des René Binamé, de Gotham City et de Toxic Waste.
Reste que la mobilisation n’est pas finie. Prochain rendez-vous sur Lille : mardi 10 octobre, pour une soirée vidéo/débat/resto/concert au cinéma l’Univers, rue Danton à Lille, en soutien à Stéphane, militant du Centre culturel libertaire interpellé lors d’une manifestation de soutien aux sans papiers en juin dernier.
Bertrand Dekoninck. — groupe de la Métropole lilloise de La F.A.