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À nos amis lecteurs

janvier 1968.

En cette fin d’année, nous souhaitons à nos lecteurs et amis un journal encore plus combatif, une Fédération anarchiste qui soit l’outil de la libération des hommes de ce pays, une librairie qui soit suffisamment fournie pour qu’elle leur dispense d’aller chercher leur nourriture spirituelle chez l’adversaire.

La réalisation de ce souhait ne dépend d’ailleurs pas d’eux ou de nous mais d’une collaboration encore plus étroite entre eux et nous. Cette collaboration peut se manifester de différentes manières. S’abonner à notre journal, le faire lire, le vendre ! Faire vivre notre librairie. Fréquenter nos réunions. Parler de nous à chaque occasion. Fermer la gueule à la calomnie dont d’ailleurs les bourgeois n’ont pas le privilège, diriger les hommes décidés à se battre, nous disons bien à se battre et non pas à faire du folklore dit révolutionnaire, vers le groupe le plus proche.

Ami lecteur, le journal est le lien entre toi et nous, quelles que soient les circonstances de la vie ; acheter ce journal te sort de l’isolement et te permet à l’échelon que tu as choisi toi-même en pleine liberté de participer à la grande lutte dont dépend l’avenir de l’humanité.

Ami lecteur, ce journal est ton journal ; nous le bâtissons en pensant à toi dans les manifestations multiples et contradictoires de ta personnalité. Pour nous, l’homme est essentiel et doit se plier devant son exigence et c’est parce que nous avons un respect profond de toi que tu trouves parfois dans ce journal des articles qui reflètent des idées et des sentiments qui ne sont pas exactement les tiens mais ceux d’un autre homme et qui sont ton complément indispensable parce que diversifiés.

Ami lecteur, penses-y — c’est de toi et de toi seul que dépend la continuation de notre effort qui fait hurler le bourgeois capitaliste comme le « révolutionnaire » qui prend la thé à l’heure où les ouvriers peinent pour gagner leur croûte.

Les administrateurs,
Maurice Joyeux et Richard Pérez