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éditorial du nº 1472

Le jeudi 5 avril 2007.

Laissons de côté pour une fois les pêcheurs de voix, Nicolas et Pimprenelle avec leurs appâts de francitudes et de participalisme, la gôche populaire et l’extrême droite populiste.

Sortons un peu de la caverne républicaine et de son hémicycle de la bourgeoisie pour aller voir ce qui se passe sur notre bonne vieille Terre. Aussi incroyable qu’il n’y paraît, elle continue de tourner !

Au Darfour, ces trois États désertiques de l’ouest du Soudan en crise depuis la grande famine du milieu des années quatre-vingt, les soudards à la solde du gouvernement soudanais continuent de massacrer, violer, dépecer les populations autochtones en toute impunité ; dans l’indifférence quasi générale du reste de la planète.

L’existence des quelque six millions d’habitants de la « patrie des Fours » ne pèse pas lourd face au réserves stratégiques de pétrole que se disputent les Russes, les Chinois, les Américains et les Européens. On en parle dans les médias, oui, mais pas trop, juste pour dire que l’on aimerait bien faire quelque chose, agir radicalement, mais que malheureusement les méchants Chinois… alors on oublie. Elle tourne !

En Tchétchénie, après la régence suivant l’exécution de Akhmad Kadirov, son fils Ramzan Kadyrov ayant atteint l’âge légal de 30 ans est monté sur le trône. En bon vassal du tsar Poutine il va pouvoir reprendre la pacification où l’avait laisser son père.

Malheureusement pour lui il ne reste plus grand chose à détruire là bas, l’artillerie de l’ours du KGB a déjà pratiquement tout rasé… Elle tourne !

En Irak la démocratisation à l’américaine continue, avec son lot de communautarisme menant aux attentats sanglants dont la télé nous abreuvent tous les soirs. Tout à côté, en Afghanistan, les talibans fous de dieu font toujours régner la terreur. Elle tourne !

Au Mexique, le nouveau gouvernement du Chiapas favorise la recrudescence des groupes paramilitaires, renforçant la présence toujours plus forte de l’armée fédérale. À Oaxaca, après les révoltes d’octobre réprimées dans le sang par le psychopathe Ulises Ruiz Ortiz et son complice Felipe Calderon, 62 personnes restent aujourd’hui encore enfermées dans les glauques geôles mexicaines. Elle tourne !

Et cheu nous ? Ça tourne bien… pour les patrons ! La classe ouvrière, désorganisée par des syndicats collaborateurs, se contente de journées d’actions de ci de là. Le marchand de sable électoral semble passé par là, marchand d’espoir et de duperies faisant croire aux votards que leur voix aura le dernier mot. Mais nous disons nous, que rien ne changera tant que tous les pauvres ne s’y mettront pas pour faire tourner la roue de la fortune en leur faveur.

Marseille, encore une fois, donne l’exemple, les dockers, solidaires, ont su gagner leur lutte !