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éditorial du nº 1301

Le jeudi 12 décembre 2002.

L’automne aurait dû être chaud selon certains politologues spécialisés dans la « direction » des mouvements sociaux. certes, tous les ingrédients sont là mais la riposte forte et unitaire du monde des salariés se fait attendre…

La faute à qui et à quoi ? Les syndicats majoritaires sont timorés et attendent les résultats des élections prud’hommales pour pouvoir rebomber le torse et, bonhomme Hiver est revenu. Bref, le mouvement ouvrier fait le gros dos alors que gouvernement et patronat gèlent nombre d’acquis dans la fonction publique comme dans le privé.

Les fonctionnaires sont descendus dans la rue il y a peu, enseignants et parents ont défilé contre le budget de Luc Ferry dimanche dernier. Mais un quotidien hexagonal parvient à titre samedi dernier sur « La Fin des 35 heures dans l’hôtellerie » où 650 000 salariés sont concernés et où le gouvernement gèle l’accord paritaire.

Les suppléments « Tentation de Noël » et « Évasions du Nouvel An » arrivent à point pour chloroformer les réflexes de classe…

Pendant ce temps, dans notre belle Europe, en Italie Fiat met 5 600 ouvriers à la porte et, dès lundi dernier, les syndicats (GIL, CISL et UIL) appelaient à un débrayage de huit heures. La même chose, c’est-à-dire une riposte unitaire, ne pourrait-elle pas être envisagée dans notre cher Hexagone ?

Où patronat et gouvernement français, malgré la cacophonie ministérielle qui amuse le tapis, évitent toutes « solutions finales » qui réveilleraient le mouvement syndical ?

Le président de la Socpresse (Le Figaro, etc.), Yves de Chaisemartin en voulant « sommer la fin du racket du livre CGT » pourrait bien être le signe avant-coureur de l’accélération d’une certain processus. Privatisation, effritement du code du travail, remise en cause des conventions collectives, tout se passe au niveau de la « riposte » comme si chaque boutique syndicale cherche à sauver son pré carré, sans ce soucier de l’ensemble. Mais la récession des acquis du monde salarial, c’est comme la marée noire, cela atteindra tout le monde. Sera-t-il trop tard alors pour penser au salut commun ?