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éditorial du nº 1297

Le jeudi 14 novembre 2002.

Un demi-million de manifestants à Florence pour dire non à toutes les guerres et à la mondialisation libérale, 26 000 personnes participant au Forum social européen dans la même ville, cela montre que la politique européenne de développement du capitalisme et de mise en coupe réglée des pays non « occidentaux » suscite un refus de la part d’une partie de plus en plus grande de la population.

La question se pose de savoir si la transformation ou la réforme du système capitaliste mondialisé suffira à rendre ce monde plus viable pour les milliards d’individus réduits à la misère par les décisions de ceux (dirigeants politiques, économiques, leaders d’opinions) dont la motivation principale est de préserver leurs privilèges de classe.

Nous contenterons-nous d’une réduction des inégalités sociales et économiques ? La misère serait-elle plus acceptable si les victimes n’en crevaient plus ? Cherchons-nous seulement à soulager notre conscience de consommateurs privilégiés au dépend des exploités du monde netier ?

Nous, anarchistes, répondons : non ! Il ne s’agit pas d’aménager la misère pour la rendre plus tolérable, mais bien de l’abolir.

Seule une révolution faisant disparaitre les classes sociales et les inégalités économiques pourra amener les conditions d’un développement durable de l’humanité et de la préservation de notre planète. Sommes-nous des utopistes ? Oui ! Mais au contraire de ceux qui veulent nous faire croire que le système actuel pourrait engendrer un développement durable, notre utopie est réaliste.

Nous serons toujours aux côtés de ceux qui veulent améliorer les conditions quotidiennes des victimes de l’exploitation capitaliste ; mais notre but va plus loin, nous voulons par nos actions, nos publications, nos discours, amener les exploités à s’émanciper de leurs exploiteurs.

C’est par la prise de conscience de celles et ceux qui sont privé(e)s de leur capacité de prendre leurs affaires en main que se créeront les conditions nécessaires à la réalisation de cette révolution, grand bond en avant dans l’évolution de l’humanité.