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Un grand éducateur nous quitte

novembre 1966.

Freinet vient de mourir, avec lui disparaît un homme qui a apporté un immense tribut à la pédagogie.

Sans doute, il ne s’est jamais affirmé anarchiste et même, peut-être, s’est défendu de l’âtre.

Cependant, il est, indéniablement, le continuateur des Robin, Ferrer et Sébastien Faure.

Comme eux, il a jugé que l’instruction n’était pas faite pour être donné par des maîtres, mais acquise par de jeunes esprits.

Comme eux, il a substitué l’intérêt des infants à la vanité des familles.

Comme eux, il a donné un rôle actif à l’élève au lieu de le reléguer, en vue de vagues diplômes, à celui d’oie de Noël du savoir.

Comme eux, il a donné à l’étude son véritable but au lieu de la fausser par la convoitise de hochets de gloire pour singe savant.

Comme uex, il a pensé que la satisfaction de nouvelles connaissances devait avoir suffisamment de prix pour épargner qu’on y ajoutât des places, des récompenses ou des distinctions.

Qu’on le veuille ou non, par l’esprit de liberté dont il a doté son école, par le sens de solidarité qu’il a développé entre les élèves (associés et non plus concurrents) Freinet a poursuivi l’œuvre des libertaires dans le domaine pédagogique et ceux-ci lui doivent grandement l’hommage qui lui est rendu ici.

Hémel