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L’Habitat groupé autogéré

Le jeudi 8 décembre 1983.

« Viens chez moi, j’habite dans un groupe », cette phrase résume bien l’importance accordée aux relations sociales, l’aisance recherchée dans l’échange, la circulation des personnes, de la parole, des objets.

Le mouvement pour l’habitat groupé autogéré [1] intéresse aujourd’hui plusieurs centaines de personnes. Il ne s’agit pas pour elles de vivre en communauté, mais d’ajouter au logement d’un couple l’espace et le temps pour ne pas se replier sur soi. La région du Nord connaît plusieurs expériences de ce type. Certes, les projets et les coûts sont parfois très différents. Mais deux groupes méritent notre attention.

Le premier, « Les Crieurs 7 [2] s’est réalisé avec la collaboration d’un organisme type HLM. Il rassemble dix-huit adultes et vingt-deux enfants dans un ensemble locatif à Villenueve-d’Ascq. Chaque appartement est personnalisé et l’architecte s’est efforcé de respecter les désirs de chacun. Les locaux collectifs (un bureau, un salon et une salle de jeux pour les enfnats) sont loués en comun, la part de chaque famille étant calculée en focntion de ses ressources.

Me deuxième groupe est implanté dans un vieux quartier de Lille. Une courée insalubre a été achetée pour 130 000 F. Elle compte trois maisons en front de rue et huit en cour. Une opération de réhabilitation est actuellement menée par une douzaine de personnes.

Ces deux expériences montrent comment des familles (quelques célibataires sont également concernés) peuvent s’entendre dans des logements élargis d’espaces communs. Cette nouvelle façon d’habiter ne favorise pas seulement les relations humaines, elle permet l’économie d’énergie (trois machines à laver pour huit, par exemple) et simplifie la vie (entraide mutuelle, solidarité).

Mais pour ces groupes, habiter n’est pas seulement se loger. Comme le montre le livre Habitats autogérés [3] qui dit tout sur les réalisations, les styles et les objectifs du mouvement à travers la France, il s’agit de participer pleinement à la construction de son habitat : réflexion avec l’architecte sur l’esthétique et la meilleure façn de construire (la moins chère), étude des différents types juridiques d’associations possibles pour obtenir des prêts, régler les problèmes de revente, de successions, etc. On est bien loin des cages à lapins !

Éric (groupe Benoit-Broutchoux : Lille)


[1Mouvement pour l’ahbitat groupé autogéré (MHGA) 29, rue Bertillon, 75015 Paris. Tél. 532.03.69.

[2« Les Crieurs » 10, chemin des Crieurs, 59650 Villeneuve-d’Ascq. Tél. 47.15.58. ou 47.13.37.

[3Habitats autogérés, co-éditions Syros et Alternative, collection An-architecture, 75 F au siège du MHGA.
À lire également : le nº 11 de la revue Autogestion (35 F) disponible à l’adresse suivante : 14, rue des Arts, 31000 Toulouse.