Pour nous qui l’avons tant aimé, c’était Marie.
Elle nous a quitté le 30 aout dernier après un combat acharné contre la maladie. Des combats elle en aura mené toute sa vie : contre l’injustice, la répressions, la bêtise… Et aussi pour la liberté, la solidarité, la fraternité et l’idéal libertaire.
Elle fut l’une des premières à évoquer le drame de l’exil des républicains espagnols en 1939, à leur consacrer un livre (Odyssée pour la liberté) où elle décrivait leurs conditions de vie dans les camps de concentration français qui « accueillent » ces vaincus de la guerre d’Espagne.
Écrire ne lui suffisait pas. Oh non ! Elle était de toutes les luttes, de toutes les manifs, de toutes les protestations contre l’État et ses injustices, toujours indignée, toujours révoltée…
Pour elle, la solidarité n’était pas un simple mot, elle l’a toujours mise en pratique. Les opprimés de toute sorte, connus ou inconnus, pouvaient toujours compter sur son hospitalité pour être hébergés ; et elle en a hébergé de ces rebelles persécutés !
Et comme pour elle, éternelle révoltée, le combat libertaire c’était sérieux mais pas triste, il y avait très souvent table ouverte à son domicile, elle aimait la vie, la fête, le bon vin et les bons repas.
Membre de la première heure de l’association « 24 aout 1944 », elle laisse un vide immense au sein de cette œuvre mémorielle consacrée à l’exil libertaire espagnol.
Ça sera très dur de ne plus la voir à nos côtés, de ne plus assister à ses indignations contre cette société oppressive, et surtout, surtout de ne plus entendre son rire. Au cours de toutes ces années, elle a été tellement vivante pour nous, qu’elle continuera de nous inspirer et de nous soutenir dans notre action.
Comme disent nos camarades espagnols lors du dernier hommage : « que la tierra te sea leve » (que la terre te soit légère).
Ramón Pino (groupe Salvador-Seguí et association « 24 aout 1944 »)