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Projet

La Cécilia, lieu de vie communautaire
mai 2019.

I . Pourquoi ?

Ce projet est né de l’urgence de réagir face au déferlement fasciste des sociétés quelles qu’elles soient, brésilienne (cf. Eduardo Rébua, Le Monde Diplomatique Brésil, nº 138), ou des pays dit « développés » ou « sous-développés », pays régis par le capitalisme néolibéral mondial. Le capitalisme a atteint des niveaux insupportables de contrôle de l’imaginaire collectif à un point tel que «  aujourd’hui il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme » (Jean-Claude Michéa) ; il menace non seulement l’être humain, mais aussi l’écosystème planétaire dans son intégralité.

Il est nécessaire, vital d’organiser des relations sociales à travers un autre paradigme. La proposition qui suit ne correspond nullement à une amélioration, à un soin ou à un palliatif du système, ni à une expérience visant le divertissement (cf. Guy Debord, La société du spectacle) ni à un lieu de formation écologiste.

Elle se propose d’établir des relations de Vie, Politique et Militante dans l’esprit anti-autoritaire, libertaire, anarchiste.

II. Comment ?

Pour donner vie à ce projet, nous aimerions rencontrer des personnes qui ont le sens de la responsabilité, de l’éthique, de l’honnêteté, de la décence, de l’honneur et une vision de la vie en accord avec les principes d’orientation du projet. Elles doivent être disponibles, capables de s’investir humainement, posséder un minimum d’expérience pratique du travail, de la résilience et résistance physique, des compétences intellectuelles générales et spécifiques, des conditions économiques basiques pour pouvoir déboucher sur l’autosuffisance collective ; les premiers pas sont déjà donnés mais beaucoup reste encore à réaliser. Si vous désirez commencer avec nous ce projet, entrez en contact avec nous, présentez-vous et formulez vos possibilités de participation au niveau politique, humain, matériel et économique.

III. Orientations du projet

1)Vivre et travailler ensemble :

  • Égalité totale entre les personnes.
  • Habitation communautaire, vie quotidienne collective et laïque.
  • Organisation autogestionnaire et anti-autoritaire : les propositions sont discutées collectivement et les décisions, qu’elles soient d’ordre économique, social ou politique sont prises par tous à l’unanimité. Cela signifie que chacun soit responsable, capable de s’autogérer individuellement en fonction des décisions collectives, ce qui rend obsolètes les notions de « responsabilisé » et de « responsabilisateur » mais aussi de hiérarchie, de chef et de soumis. Ainsi l’organisation alliée à la spontanéité peut enrichir chacun et la communauté.
  • Les assemblées devront se dérouler périodiquement. Toute décision peut être rediscutée.
  • En cas de délégation de pouvoir, celle-ci ne peut être que ponctuelle et pour un mandat précis. Les mandatés doivent suivre l’orientation donnée par la communauté et rendre compte de leur mission.
  • L’éducation, le bien-être et l’enseignement des enfants est une priorité, sous la responsabilité de l’ensemble de la communauté.
  • Tout le monde travaille et se complète en compagnon, respectant la rotation des tâches surtout dans celles les plus ingrates.
  • Chaque personne est responsable de ses mots et de ses actes et capable de tenir les rênes de son destin sans "Seigneur" qu’il soit terrestre ou divin.
  • Aucune question ou problème interne ne doit être résolu par l’intermédiaire de la justice de l’État.
  • La communauté doit faire tout ce qui sera nécessaire pour défendre et protéger contre les déviances et menaces internes comme externes, les principes anticapitalistes, anti-autoritaires, anarchistes établis dans l’orientation du projet.

2) Activités agricoles et d’élevage

  • Recherche d’un équilibre entre travail humain et nature de façon à préserver, enrichir et embellir le milieu ambiant.
  • Agriculture et élevage biologiques, écologiques, visant à l’autosuffisance et une productionc excédentaire (cf. Ana Primavesi).

3) Développement de l’autonomie pour lutter contre le capitalisme et ouvrir ainsi une brèche dans sa carapace idéologique

  • Production alimentaire abondante et variée.
  • Énergies renouvelables (solaire, hydro-électricité, bois de chauffage, production de méthane).
  • Préservation des sources d’eau.
  • Production agricole et d’élevage indépendante de l’industrie agroalimentaire, tant pour la production (pesticides, fertilisants chimiques, aliments pour animaux,…) que pour la commercialisation (multinationales, grands groupes alimentaires, …).
  • Développer le commerce direct de la production sans intermédiaires.
  • Pour sortir du commerce et de l’argent promouvoir d’autres manières de faire circuler la production comme le troc, le don, le contre-don - savoir donner, recevoir et rendre (cf. Marcel Mauss), …
  • Collaboration sociale, culturelle et économique avec des structures locales : coopératives, syndicats, associations…

4) Activités militantes et enrichissement humain

  • Ouverture et contacts avec d’autres initiatives libertaires au Brésil et d’autres pays.
  • Participer aux mouvements sociaux qui combattent les injustices et inégalités comme le Mouvement des Sans Terres, MPA, MOB, etc.
  • Organisations festives et rencontres culturelles avec une gestion collective.
  • Établir des contacts avec la population locale. (ex : marchés, "mutirões", …)

Vivre sans État n’est pas une utopie !

IV. Présentation des initiateurs

Athées et libertaires, nous sommes Olivia, 54 ans, brésilienne et Didier 63 ans d’origine française ; nous habitions en France jusqu’en 2015 et étions respectivement productrice de plantes médicinales en agriculture biologique et professeur d’électronique. Nous avons de multiples compétences et connaissances en agriculture, en élevage, en construction du bâtiment, en électricité, en menuiserie, en artisanat et plus encore. Nous sommes soigneux, aimons le beau et nous avons la volonté d’apprendre chaque fois plus.

V Description du lieu

L’emplacement que nous avons appelé La Cécilia en hommage à la colonie anarchiste installée à Palmeiras au Parana de 1890 à 1894, a une superficie de 116 hectares de nature préservée. Situé au sud de l’État de Minas Gérais (longitude - 45,203903 et latitude – 22,112426). Ce domaine en forme de bassin (entre 900 m et 1200 m d’altitude) se divise à 50 % entre forêt et prés, il a 3 anciennes retenues d’eau, 2 sources d’eau, 3 cours d’eau et une cascade. Une route en terre de 7 km mène de la route BR460 jusqu’à La Cécilia.

VI. Proudhon vit toujours : la propriété c´est le vol

Nous sommes propriétaires de la ferme La Cécilia : comme notre projet est anarchiste, c’est-à-dire communiste anti-autoritaire, il n’est pas question pour nous de propriété. Notre idée est donc de trouver une solution juridique qui protège la communauté anarchiste. Il sera nécessaire d’établir un bail de location avec une valeur symbolique de 1 R$ annuel, stipulant que le propriétaire ainsi que les héritiers sont dans l’obligation de renouveler automatiquement le bail de location tous les siècles à la condition que les membres de la communauté respectent les principes anti-autoritaires et anticapitalistes établis par les fondateurs de la communauté dans le projet initial. À tout moment dans le cas contraire, c’est à dire non-respect des principes précités, la communauté perd ses droits, le bail est dissous et les terres reviennent aux propriétaires ou leurs héritiers.

VII. Ce qui fut réalisé en 2 ans par ces 2 escogriffes seuls

  • Rénovation d’une maisonnette (80 m²) avec un fourneau à bois et l’énergie électrique solaire.
  • Construction d’un hangar (84 m²) pour le tracteur, outils tractés et outils de travail.
  • Construction d’un chenil (15 m²).
  • Construction d’une bergerie (240 m²) qui peut abriter 200 moutons.
  • Installation d’une centrale électrique solaire (3 KW).
  • Terrassement pour la construction d’une autre maison (1000m2).
  • Terrassement pour la construction d’une serre.
  • Construction d’un pont en pierre et rénovation des anciens ponts existants.
  • Canalisation de l’eau de 2 sources.
  • Ouverture et débroussaillage de chemins.
  • Débroussaillage et enrichissement de prés (5 ha).
  • Jardin de plantes médicinales.
  • Jardin de légumes.
  • Plantation de Moringa stenopetala, Cajanus cajan, Cratylia argentea, Gliricidia sepium, Leucaena leucocephala pour l’alimentation animale.
  • Installation de plusieurs ruches de capture d’essaims sauvages.
  • Élevage d’un troupeau de brebis (73 Dorpers et Lacones).
  • Dressage de 2 chiens de berger.
  • Une poule !

Salutations libertaires
Olivia et Didier

Contact :
Email : stelacaldeira@msn.com
Tel. WhatsApp : +55 35 9 8414 0735
Adresse postale :
Olivia e Didier Laffon Caldeira
Fazenda La Cécilia
Zona rural, caixa postal 18
cep :37472-000 Carmo de Minas
Minas Gerais, Brasil


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