Dimanche 18 septembre, à Merlieux, près de Laon (Aisne), aura lieu une fête du livre : « Merlieux, le village du livre ».
La première édition, en 1993, avait amené 2 000 personnes à cette manifestation organisée par un village de 200 habitants. Un village de militants où toutes les bonnes et mauvaises volontés ont su faire vivre un lieu destiné à la désertification : réouverture de l’école, restauration de l’église (de plus, sans curé), construction d’un foyer rural, de logements locatifs (dont quelques-uns autogérés), hausse régulière de la population (notamment chez les jeunes). Pourtant aucun commerce n’existe, pas même de café, même si un vieux projet essaie difficilement d’aboutir (café-épicerie de dépannage). Des lieux y fonctionnent : Centre permanent d’initiation à l’environnement, Centre d’étude des eaux douces, ferme pour enfants, poney-club, mais c’est encore insuffisant pour nombre de ses habitants. Une bibliothèque a été créée. On s’est aussi investi dans les associations de promotion de la lecture en milieu rural. Un centre de télé-travail a été par ailleurs fondée.
Maintenant, la volonté de créer un « village du livre » s’organise. Au départ, ont été envisagées des fêtes annuelles avec braderie de livres ouverte à tous (vente, échange) et la présence des éditeurs et bouquinistes de la région, des ateliers de reliure et d’imprimerie traditionnelles. Ensuite, il faudra créer des foires régulières, installer des bouquinistes (deux éditeurs sont déjà en cours d’installation, dont un libertaire). Tout n’est pas simple. Notamment, il faut trouver des locaux disponibles, alors qu’il est évident que si ce projet de « village du livre » fonctionne, plusieurs habitants sauront mettre des corps de bâtiment à la disposition des libraires ou, pour certains, se reconvertir partiellement en bouquinistes.
Alors que ce type de village, créé au Pays-de-Galles, existe déjà en France (Bécherel en Bretagne et Montolieu dans l’Aude), le modèle reste Redu en Belgique, près de Bouillon et Namur. Malheureusement, il est trop près de Merlieux, et il faut donc créer quelque chose de différent ou de complémentaire.
À l’organisation de cette journée, les militants et sympathisants anarchistes du groupe Pierre-Kropotkine de Merlieux seront présents, en tant que simples citoyens, avec les autres habitants, comme pour toutes les réalisations de la commune. Certains assureront aussi une présence semi-militante en tenant la table de presse de la librairie du Monde Libertaire (occasions, soldes et éditions du ML). Après Artigues, en Ariège, voici une autre région rurale qui bouge et où s’investissent les anarchistes. Ici, ils sont « intégrés » et ne prédominent pas, en Ariège, ils restent encore isolés et tentent de ne pas agir seuls.
Claude Delattre
(gr. Kropotkine — Merlieux)