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éditorial du nº 796

Le jeudi 4 octobre 1990.

Fleur au fusil ou non, le jour « J » approche. On nous le matraque à longueurs d’antennes télés et radios. La presse écrite n’est pas en reste ; Le Quotidien de Paris titrait grossièrement, vendredi 28 septembre : « Le Salaud », qualifiant ainsi le président irakien… La « logique de guerre » fait les choux gras d’une presse en manque de chairs à canons.

C’est une bonne affaire pour les gouvernants. Même si les marchés financiers s’inquiètent, voilà une bonne raison pour faire entendre la voix des profits. La logique de guerre devient logique marchande. Elle est devenue la formule miracle d’un pouvoir en quête de légitimité.
— « logique de guerre… qui va payer ? », s’interroge Stoléru.
— « Les salariés ! », répond en substance Bérégovoy.
— « Logique de guerre… trois ans ferme ! », annonce le juge.
— « Pour ça ? », répondent les mutins de Loos.
— « Logique de guerre… c’est une affaire entre arabes », affirme Le Pen. Une manière étonnante d’occulter le fait qu’il est, lui aussi, pour la guerre… mais contre les étrangers… affirmerions nous !
— « Logique de guerre… la sécu va mal », répète sans cesse les décideurs… « Il faut une cotisation sociale généralisée », propose Rocard.
— « Logique de Guerre… logement, il faut empêcher les entrées par voie de fait (lisez squatters) et supprimer la trêve hivernale », proposent certains… « Virons les pauvres ! », pourraient clamer en cœur les vingt maires d’arrondissements de Paris.
— « Logique de guerre ?… logique de paix ! », revendiquent les anarchistes !