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Transports en commun de Rouen

La Lutte continue !

Le jeudi 18 janvier 2001.

Déjà un mois de grève dans les transports en commun rouennais et 9 jours de grève de la faim pour 6 agents de la TCAR, la colère des traminots ne faiblit pas tandis que la mobilisation s’organise et les actions de soutien se multiplient.

Lundi 8, une première manifestation a rassemblée plus de 1 500 personnes dans les rues de Rouen afin d’obtenir la levée des sanctions et la réintégration des 5 agents licenciés. Depuis le 5 janvier, 6 traminots ont décidés une grève de la faim et occupent le hall de l’hôtel de ville, certains ont déjà perdu 10 % de leurs poids et tous font l’objet d’un contrôle médical permanent alors que les premiers malaises se manifestent.

En solidarité, les cheminots annoncent une grève de soutien pour le début de la semaine prochaine. La mobilisation de l’opinion publique a contraint dans la semaine le conseil municipal de voter une motion réclamant le levée des sanctions tandis que le tribunal de grande instance sur la demande des syndicats de la TCAR a nommé un médiateur chargé de résoudre le conflit. Pour l’instant les deux parties campent sur leurs positions, la direction s’obstinant dans sa volonté de casser toutes velléités revendicatives et contestataires au sein de l’entreprise. Rappelons que les licenciements portent non sur des sabotages sur les bus mais sur la tenue d’un piquet de grève le premier jour de la grève par quelques syndicalistes voulant bloquer la sortie du dépôt. Hier la direction proposait comme ultime concession une prime de 50 000 F de licenciement, gageons que les provocations de la direction sauront durcir la volonté des traminots de la TCAR d’obtenir la satisfaction à toutes leurs revendications.

Ce mouvement qui prend une ampleur inattendue y compris même dans les rangs des grévistes est significatif de la tendance actuelle à la remise en cause du droit de grève (les cheminots et les traminots italiens ont déjà perdu ce droit avec la mise en place d’un service minimal obligatoire en temps de grève) et de la criminalisation du mouvement social. Impulsé au départ sur la base de revendications salariales, le cadre du conflit s’est étendu à la défense du droit à l’expression et à l’action directe syndicale ainsi qu’au droit aux partages des richesses. Ce conflit démontre également l’incompatibilité totale de la avec gestion capitaliste des services publics (la TCAR appartient à Vivendi) avec la garantie des libertés syndicales d’une part et de la satisfaction des usagers d’autre part.

Dans les semaines à venir le groupe de Rouen de la Fédération anarchiste s’emploiera à dénoncer ces contradictions et proposer une alternative crédible qui passera nécessairement par la reprise en main et l’autogestion par les travailleurs et les usagers de tous les services publics.

Julien. — groupe de Rouen