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La pègre

juin 1968.

Non ! Il n’est plus temps de protester, de nier et de mentir, de prendre des mines patenôtres et de froncer des sourcils broussailleux sur des gueules de faux témoins.

Aujourd’hui l’opinion est saisie et la bête démasquée.

La police s’est montrée sous son véritable jour, elle a matraqué les blessés, elle a frappé des hommes à mort et c’est miracle qu’il n’y ait pas eu de décès !

Elle s’est ruée en bête fauve sur tout ce qui pouvait lui tomber sous la main : manifestants, passants, personnes rejoignant leur domicile.

Elle a assommé de ses triques une femme enceinte, elle a cisaillé les cheveux des filles quand elle ne les violait pas, elle a cassé des tibias à coups de barre de plomb, elle s’est ruée plus sauvagement encore sur ceux qui tombaient par terre ou s’évanouissaient, elle a fait éclater les parties sexuelles sous ses matraques, elle a stoppé les secours et arrêté les infirmiers, quand elle ne leur a pas fait subir le même sort qu’à ses autres victimes.

Tous ces faits, il est du devoir de tout homme de le crier, de le hurler à toute la population.

Il ne faut pas qu’il y ait un Français qui l’ignore.

Il faut que l’on sache que quiconque se trouve face à un flic est en danger de mort, que celui que l’on a devant soi est un tortionnaire digne de toutes les Gestapos ce sont les CRS eux-mêmes qui s’en sont vantés et qui scandaient leurs matraquages par ces paroles : « Eh bien ! oui nous sommes des SS. »

Et c’est pour cela que les Français paient des impôts, pour entretenir ces bêtes fauves, certaines de leur impunité et dont la férocité se complique de sadisme.

Combien de temps le peuple tolérera-t-il l’xistence de ces brutes ?

Raucime