Accueil > Archives > 2019 (nº 1802 à 1812) > 1802 (janvier 2019) > [éditorial du nº 1802]

éditorial du nº 1802

janvier 2019.

Gilets jaunes : Par-delà le bien et le mal !

Dans le milieu « progressiste », il est de bon ton de ne soutenir les gilets jaunes que comme la corde soutient le pendu. Ils ne seraient pas vraiment écolos. Certains tiendraient des propos racistes, homophobes, sexistes… Et puis, d’abord, qui sont-ils ces gens sortis de nulle part, sans programme revendicatif « élaboré », refusant tout représentant, pacifiques mais ne refusant pas la violence… ?

Peut-être ne sont-ils que des gens ordinaires n’en pouvant plus de fins de mois difficiles, de précarité, de petites retraites… ? Peut-être ne sont-ils que des laissés pour compte de la mondialisation capitaliste, des déçus de la démocratie bourgeoise représentative, des plus que déçus des formes traditionnelles d’opposition politiques et syndicales… ?

Bref, le mouvement des gilets jaunes ressemblerait à s’y méprendre à une Jacquerie sans perspective ni avenir. Voir ?

Qu’on ne s’y trompe pas, en effet, ils ne demandent pas seulement une baisse de la hausse du prix de l’essence. Ils se battent aussi contre la suppression de l’ISF, pour le RIC (référendum d’initiative citoyenne) …, et mine de rien, à très peu, organisés en réseaux, en pratiquant l’action directe avec persévérance…, ils ont fait reculer le gouvernement comme jamais encore.

Oh, bien sûr, il est certains mouvements politiques qui essayent de les récupérer et il n’est pas impossible qu’ils réussissent. Et ils réussiront d’autant mieux que nous ne répondrons pas clairement aux questions de fond que posent les gilets jaunes et que nous nous contenterons d’être spectateurs au lieu d’être acteurs.

Jean-Marc R. CRML