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Les problèmes de la sécurité sociale

Baisse du cout du travail, augmentation des profits

Le jeudi 25 janvier 1996.

Les raisons du « trou » de la Sécu sont contestables. On peut relever :
— tous les impayés ;
— les charges indues. Celles qui ressortent du budget général de l’État, et qui sont supportées par la Sécu (pourquoi devrait-elle financer la construction d’un hôpital de l’Assistance Publique…) ;
— moins de cotisations à cause du chômage, des emplois précaires, des emplois bidon (CES, CIE…).

Tout cela a préparé la situation actuelle : une baisse des charges pour les employeurs ; une baisse du coût du travail.

Comme on ne veut pas baisser les revenus des profiteurs de la Sécu (laboratoires, gros pharmaciens, large part du corps médical…), on va taxer les travailleurs via l’impôt.

Pour officialiser et généraliser cet état de fait, le plan Juppé exonère les employeurs d’une partie du salaire indirect et fiscalise, partiellement pour l’instant, le financement de la santé. L’État en profitera pour élargir l’assiette imposable par l’abaissement des seuils d’imposition et la prise en compte dans le revenu imposable de prestations qui en étaient exonérées. Une grande partie de la population jusque là exonérée d’impôt sur le revenu ou bénéficiant du « non recouvrement » en paiera, RDS compris.

Parallèlement, le taux des tranches supérieures de l’impôt sera revu à la baisse. Les patrons paieront moins de salaires. Les profits grossiront. Les riches seront encore plus riches. Les inégalités s’aggraveront.

Dans cette histoire, l’État organise la baisse des salaires et l’augmentation des profits.

Il efface l’idée de solidarité obligatoire, via le salaire indirect, qui avait prévalu à la création de la Sécu dans les années 45.

JACQUES et DOMINIQUE (groupe Étoile Noire — Ivry)