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Communiqué de la 2e UR-CNT

Boycottons Ackerman !

Le jeudi 25 janvier 1996.

Aux grévistes, manifestants et sympathisants du mouvement de décembre 1995.

À tous ceux qui refusent de baisser la tête devant l’arrogance des puissants



Le mouvement social qui a levé à la faveur des grèves de novembre-décembre est né autour de questions économiques, mais il porte dans ses profondeurs l’insurrection de la dignité contre l’arrogance. Nous n’avons pas encore pu mettre à bas le « plan Juppé », mais unis nous sommes assez forts pour assener un bon coup de trique à l’ennemi.

Qu’un travailleur soit réprimandé parce qu’il ose, en pleine canicule, travailler torse nu dans un entrepôt dont le système de ventilation est en panne, constitue déjà un abus. Qu’il soit jeté à la rue est un crime. C’est ce qui est arrivé en juillet 1994 à un ouvrier d’une grosse entreprise de Saumur : les vins effervescents Ackerman. Ce que l’État nomme une « décision de justice » a confirmé le licenciement pour faute grave le 14 novembre 1995.

La morgue, le cynisme et le mépris de ce « jugement » s’adressent à tous ceux qui n’ont d’autre moyen pour survivre que de louer leurs bras ou leur cerveau. Il serait suicidaire, déshonorant et impardonnable de ne pas répondre. Le mouvement qui vient de se mettre en marche perdrait son sens s’il choisissait d’ignorer un camouflet aussi scandaleux.

De toute la force de leur petit nombre, les signataires de ce texte appellent l’ensemble du mouvement à lancer une vaste opération de boycott sur la firme Ackerman jusqu’à la réintégration de l’ouvrier humilié et jeté au chômage. S’ils prennent cette initiative, c’est dans l’espoir de pouvoir s’effacer au plus tôt devant l’action pour se fondre à nouveau dans la communauté récemment reconstituée. Rien ne serait pire que d’utiliser cette affaire à des fins de publicité partisane. Nous ne connaissons pas l’ouvrier dont il est question, nous ne savons pas, et nous nous foutons de savoir, s’il est syndiqué ou appartient à quelque organisation que ce soit.

Camarades, sœurs et frères, si tous ensemble nous échouons dans ce combat pour notre dignité d’humains, nous aurons au moins connu le bonheur de fraterniser une fois de plus. Si nous réussissons, tous ensemble, nous aurons élargi le champ des possibles.

Un pour tous, tous pour un !

UNION LOCALE de PARIS / 2e UNION RÉGIONALE de la CNT


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