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Nouvelles des fronts

Le jeudi 27 mai 2004.

Le Medef, un syndicat de combat qui veille aux intérêts immédiats de sa classe et qui tient ses promesses. En moyenne 11,3 % d’augmentation en 2003 pour les patrons du « Claque » 40, contre 2,5 pour les salariés de base. Qui dit mieux, même les jusqu’au-boutistes du grain à moudre n’ont jamais fait aussi bien… Pendant ce temps-là, leur combat continue, ADP (aéroport de Paris), les autoroutes que le populo a déjà payées au moins une fois et bientôt EDF seront à vendre par appartements. Les mal-logés ne sont pas invités à se servir.

Pour fêter leur augmentation, la braderie continue, IBM France au mépris du droit du travail à supprimer, selon les durs à cuire de la CFDT, 1 237 emplois soit 11 % des effectifs suite à des licenciements ou à des démissions quelquefois aidées. Alcan, le groupe canadien qui a repris Pechiney réorganise son siège social où 331 places assises sont supprimées au niveau européen (que les votards y pensent à la mi-juin) dont 277 en France. Ceci en attendant la réorganisation industrielle où ça va dégraisser sec, à hauteur de plusieurs milliers, sur 88 000, dans les cinquante pays où Alcan fait la pluie et le beau temps en matière de production d’aluminium… Dans le même élan solidaire et altruiste, le très social-démocrate patronat allemand fait du chantage. Le constructeur de poids lourds MAN menace de supprimer des emplois et d’en délocaliser si le prolo d’outre Rhin n’accepte pas d’augmenter son temps de travail sans compensation salariale. Siemens, que Chirac verrait bien s’associer à Alstom en pleine crise industrielle, menace de délocalisation afin d’imposer le retour aux 40 heures, belle alliance en perspective pour le prolétariat chinois. Et le meilleur d’entre eux, qui l’eut cru, le Père Lustucru (groupe Panzani) envisage de fermer son usine d’Arles et de virer les 146 salariés déjà au chômage technique depuis décembre 2003. C’est vrai qu’on fait pas de nouilles sans casser des œufs. Á croire que l’ouvrier est bonne pâte mais aussi quelquefois, trop souvent peut-être un peu nouille. Il est vrai que l’on est dans l’attente de la réponse de la mère Michel (Louise) et là tous les espoirs sont permis, patience donc…

Du côté du service public qu’on ne se méprenne pas ; les grandes manœuvres sont aussi engagées. L’AFPA (Association pour la formation professionnelle des adultes), la formation n’étant pas une priorité comme chacun sait, se prépare dans le cadre d’une régionalisation bien conduite, même si la résistance est assez forte à l’intérieur, à réduire de 700 postes son effectif. La SNCF quant à elle, dans le cadre de la réorganisation du fret (transport de marchandises) vise à supprimer 2 500 emplois en 2004, histoire de faire rouler quelques camions de plus sans doute. En bref, tout va bien pour le Medef, augmentation de salaires, privatisation, délocalisation, mépris du droit du travail, chantage, démantèlement du service public : la guerre sociale va bon train et sans incident majeur du côté des couillons de l’histoire qui encore une fois se laissent tondre en ordre dispersé quand seule l’union fait la force. Une bonne nouvelle pour finir, le patron de Moulinex, l’inventeur du presse purée (ironie et métaphore de l’histoire) a été mis en examen pour faillite frauduleuse où quelque chose comme çà. Ernest-Antoine a saisi la caisse de solidarité de son organisation et lui a dépêché ses meilleurs avocats. Y’a pas, le Medef un syndicat de combat !

Hugues, Groupe Pierre Besnard