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Répression des sans-papiers : pas de trêve pendant les élections

Le jeudi 5 juin 1997.

Le mercredi 16 mai 1997, à l’initiative de la coordination des sans-papiers, des rassemblements se sont tenus dans plusieurs villes de l’hexagone dont un à Paris au stade de France, les manifestants réclamaient la régularisation de tous les sans-papiers. Lors de ce rassemblement, les flics ont chargé de façon particulièrement violente. M. Diop (membre actif du troisième collectif des sans-papiers de Paris) a été jeté à terre, frappé et embarqué. Pendant deux jours, son avocat et les militants ont essayé en vain d’avoir de ses nouvelles… On a ensuite appris qu’il avait été déféré le vendredi au parquet de Bobigny où on lui a signifié sa mise en examen pour coups et blessures sur agents des forces de l’ordre ! Il est aujourd’hui incarcéré (condamné à quatre mois de prison ferme) et fait l’objet d’une interdiction de territoire de dix ans.

M. Diop n’est pas le premier des sans-papiers actifs dans cette lutte à avoir été arrêté depuis cet été. Par contre, aucun n’avait jusqu’à présent été victime d’une peine aussi lourde qui marque une radicalisation de la répression. M. Diop peut désormais être expulsé à tout moment sous prétexte de risques de troubles graves à l’ordre public.

Suite à cette arrestation, le collectif des sans-papiers de Nantes, organisait un rassemblement le jeudi 22 mai devant la préfecture de Nantes. La petite centaine de personnes présentes décidait rapidement de bloquer un carrefour. Après une demi-heure, les CRS ont chargé les militant(e)s qui tentaient de résister et scandaient « Des papiers pour tous les sans-papiers ; police partout, justice nulle part ».

C’est la première fois qu’un rassemblement de sans-papiers à Nantes est repoussé par les CRS. Face à cette escalade dans la répression et devant les risques encourus par les sans-papiers, il est urgent que le milieu militant réagisse avec force et se solidarise de ceux et celles qui sont sortis de la clandestinité pour réclamer leurs droits. Comme l’ont prouvé les derniers événements, tout acte de solidarité avec les sans-papiers est désormais sévèrement sanctionné, casser cette lutte entre dans la logique de l’État sécuritaire. Nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que les véritables indésirables n’aient plus aucun espoir de fabriquer des clandestins : des papiers pour tous ou plus de papiers du tout !

Groupe Milly-Witkop (Nantes)