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Faut-il avoir peur du clonage ?

Le jeudi 10 avril 1997.

La parution dans la presse grand public anglo-saxonne, puis la confirmation dans la presse scientifique le 27 février [1], de la nouvelle de la naissance d’une brebis clonée, Dolly, aura fait l’effet d’une bombe. Les réactions, et le débat suscités occupent dépassent largement le cadre scientifique pour préoccuper le public tout entier. Dans la confusion médiatique habituelle, essayons de faire le point sur cette affaire.

Où en est-on aujourd’hui ?

Le clonage se définit comme la reproduction d’un être vivant de façon totalement identique à lui même. C’est l’unique moyen de reproduction des bactéries, et un mode de reproduction très répandu pour beaucoup d’autres organismes, un grand nombre de végétaux. Le jardinier qui fait des boutures fait du clonage, comme monsieur Jourdain de la prose, sans le savoir, par exemple. C’est donc un phénomène naturel pour certaines formes de vie, et pas uniquement une manipulation digne d’un nouveau Dr Jekyll.

Ensuite, le clonage artificiel n’est absolument pas une nouveauté. On sait depuis dix ans cloner les ovins en dissociant les toutes premières cellules du développement en autant d’embryons. Ce qui est relativement nouveau, c’est que l’on ait cloné un organisme supérieur, et qui plus est un mammifère, par transplantation nucléaire à partir d’une cellule adulte. La même équipe, par exemple, avait déjà réussi l’année dernière a donner naissance a une brebis clonée à partir d’un foetus [2]. Ce qui est par contre entièrement nouveau, c’est qu’aujourd’hui le clone a été obtenu à partir de cellules différenciées, c’est à dire des cellules dont la forme est définitive, issues d’un individu adulte.

La manipulation elle-même a consisté a implanter le noyau, qui contient l’ensemble de l’information génétique d’un individu, d’une cellule prélevée sur le pis d’une brebis adulte, dans une ovule préalablement énuclée, et à réimplanter l’ensemble dans l’utérus d’une brebis porteuse. Celle-ci a finalement donné naissance à une brebis dont le code génétique est donc strictement identique à celui de la brebis donneuse. On a donc bien clonage.

Le résultat scientifique fondamental de cette expérimentation n’est pas de pouvoir fabriquer des brebis-clones comme on photocopie des feuilles de papier, mais d’avoir démontré qu’une cellule totalement différenciée, c’est à dire donc arrivée au bout de sa destinée évolutive dans l’organisme, est encore capable d’assurer potentiellement le développement de l’organisme au grand complet. On savait que le message génétique n’était pas modifié, mais l’accès à ce message semblait irréversiblement bloqué par des mécanismes dont le rôle est justement d’assurer la stabilité finale de cet état fonctionnel de la cellule. Ce progrès de génétique fondamentale élargit le champ de la recherche aux détails de ces mécanismes, et en particulier ceux gouvernant le vieillissement cellulaire. Après le clonage, bientôt l’immortalité ?

Et demain…

La grande question angoissée que tout le monde se pose aujourd’hui est bien entendu : "Et l’homme c’est pour quand ?".

Du point de vue technique, à partir du moment ou la brebis et l’homme sont tous deux des mammifères, pas grand chose ne semble pouvoir s’opposer à cette nouvelle étape. Mais chez la souris par exemple, des problèmes de synchronisation du cycle cellulaire entre le donneur et le receveur font obstacle à la manipulation. Or c’est aussi un mammifère… [3] De plus, à l’heure actuelle on ne peut avoir aucune information sur la longévité et sur la fertilité de Dolly. Et il faut aussi préciser que celle-ci est l’unique naissance, sur 29 ovules modifiées transplantées, ce qui fait un taux de réussite de l’ensemble dérisoire : 3,4 % [4]

Mais bien entendu, l’obstacle majeur à la réalisation d’un tel projet, ou fantasme pour certains, est d’ordre non pas technique, mais éthique.

Applications pratiques

Du coté du clonage animal, qui est donc à peu près au point aujourd’hui, il y a plusieurs débouchés possibles. Les laboratoires de recherche qui utilisent des animaux comme cobaye pourraient ainsi supprimer une part essentielle de variabilité aléatoire, en utilisant des clones parfaitement identiques. Ce qui leur permettrait un allégement des protocoles expérimentaux concernés, tant en temps, en argent, qu’en bestioles sacrifiées : environ 5 fois moins, selon Yvan Heiman, de l’INRA [5]. Mais c’est surtout dans le domaine de l’élevage que des profits gigantesques sont en jeu. Les grands trust alimentaires rêvent déjà à refaire ce qu’ils ce qu’ils ont en fait dans l’agriculture : des races ovines, bovines, ou autres, à très haut rendement, mais SURTOUT stériles. Des super-animaux que l’on ne pourrait reproduire que par fécondation in vitro (FIV) ou clonage, ce qui permet un monopole légal des souches génétiques. Plus question de reproductions " naturelles ", un mâle une femelle et youp-la-boum, technique que les éleveurs maîtrisent depuis toujours. Ainsi, les "services" de haute technologie des labos agro-alimentaires seraient un passage obligé pour l’éleveur. Entendez-vous le doux bruit du tiroir-caisse ? Rien que le marché du lait aux USA représente 200 milliards de dollars par an…

Et il y également un autre marché en vue, c’est celui de la production de molécules pharmaceutiques, le gene farming. Aujourd’hui, on utilise des bactéries ou, mieux encore, des animaux transgéniques comme " usines " à molécules actives pour certains médicaments compliqués. Or les techniques de microinjections d’ADN actuellement utilisées chez les gros mammifères sont hautement aléatoires, et extrêmement lourdes. Avec la technique développée par l’équipe écossaise, on peut envisager le clonage en série de ces nouvelles poules aux œuf d’or. Marché actuel : 7,6 milliards de dollar, et 18,5 estimés en l’an 2000… [6]

Dans le domaine humain, si la question financière n’est pas absente, loin s’en faut, les perspectives sont quand même un peu plus réjouissantes D’abord dans le domaine des greffes. En effet, le problème majeurs lors des greffe reste la compatibilité immunologique des tissus. Cloner des animaux donneurs, des porcs le plus souvent, dont on sait qu’ils sont particulièrement "passe-partout", permettrait d’améliorer les taux de succès. Et, plus fou encore, en se clonant lui-même, sans former pour autant un individu complet, tout individu pourrait se constituer sa propre réserve de tissus garanti 100 % compatibles. Une roue de secours, en quelque sorte, pour le corps humain… [7] Marché mondial des organes : 6 milliards de dollars… [8]

Mais c’est dans le domaine de l’aide aux couples stériles que cette découverte offre des espoirs. En effet, même si la fécondation assistée a fait reculer progressivement les impossibilités d’avoir une descendance, il reste un certain nombre de cas où le seul recours reste le don de sperme, ou l’adoption. Avec l’utilisation du clonage, ces parents malchanceux pourraient avoir des enfants qui soient les leurs, ce qui reste quand même un souhait fondamental pour tout le monde [9]. Et cela concerne aussi les couples gays…

On l’aura compris au vu de ces chiffres, on est loin ici de la recherche fondamentale… En effet, l’équipe de recherche qui vient de défrayer la chronique dépend du Roslin Institute. C’est en effet un institut de recherche dont la vocation est d’améliorer la productivité et la qualité des animaux d’élevage, avec des chercheurs payés par l’état, tout en étant géré par une entreprise privée, PPL Thérapeutics. Faire du pognon avec l’argent public, c’est la routine au pays du Thatcherisme réel. La preuve, cette entreprise a vu le cours de son action passer de 25 pences à 3 £60 en moins d’une semaine… [10]

Les réactions

L’Église, a réagi très vite dans le monde entier. Nicholas Coote, secrétaire général adjoint de la conférence épiscopale romaine d’Angleterre et du pays de Galles déclare ainsi que "tout être vivant a droit à deux parents biologiques" [11]. Jeremy Rifkin, qui préside une certaine "fondation sur les tendances économiques" à Washington DC, dirige une coalition internationale de 300 organisations " éthiques et religieuses ", qui demandent tout bonnement que le clonage soit puni d’une peine comparable à celle encourue pour le viol, l’abus et le meurtre d’enfants, rien que ça [12] ! Sans oublier bien sûr l’inévitable Christine Boutin, député UDF de chez nous et lectrice assidue du Combat syndicaliste, qui vient de déposer un projet de loi pour interdire "la réalisation de clonage et de chimères", afin de s’opposer à "la manipulation embryologique" de l’équipe écossaise et "éviter l’inacceptable", tout rappelant dans un communiqué qu’elle avait fait la même proposition, sans succès, lors de la discussion de la loi sur la bioéthique en 1992 et 1994 [13]. Bref, pour eux, humain ou animal, le clonage est un pêché mortel. Normal, il est interdit de faire concurrence à Dieu dans la création…

Du coté des politiques, le débat est de savoir si les texte de loi actuels, comme le traité sur la fertilisation humaine et l’embryologie au Royaume-Uni, sont suffisant pour interdire le clonage d’être humain. En effet, ils ne prévoyaient pas encore l’utilisation de cellules adultes comme donneuses de noyaux, juste celles d’embryons. Ainsi Sheila McLean, professeur de droit et d’éthique en médecine à l’université de Glasgow, déclare " Mon opinion est que la législation est restreint au clonage d’embryons […, mais cette technique concerne des adultes " [14]. Mais tout le monde s’accorde à dire que si ce texte ne suffit pas, il faut vite boucher les trous pour interdire tout ça. Ainsi David Shapiro, secrétaire exécutif du conseil de Londres pour la Bioéthique déclare, que "Si il y a le moindre doute, l’affaire doit être résolue rapidement et la législation introduite", de façon à éliminer toute faiblesse [15]. Plus près de nous le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Daniel Tarschys, affirme le 25 mars que le clonage d’êtres humains est "inacceptable" et doit être interdit. Se référant à un texte international en préparation, la Convention européenne sur les Droits de l’Homme et la biomédecine, qui est sensée protéger l’être humain contre d’éventuelles utilisations abusives des techniques biologiques et médicales, il affirme qu’elle contient déjà les principes sur lesquels fonder cette interdiction. Le protocole sur la protection de l’embryon et du fœtus dont l’élaboration commencera prochainement, devrait contenir une disposition précise dans ce sens. Cette convention sera proposée à la signature des 40 pays membres du Conseil au cours d’une cérémonie le 4 avril à Oviedo (Espagne) [16].

Les scientifiques semblent encore une fois un peu inquiet devant la boite de Pandore qu’ils viennent d’ouvrir. C’est ainsi que dès la fuite dans la grande presse, des pressions ont été exercées sur Nature pour "différer" la parution de l’article exposant les travaux de l’équipe scientifique [17]. Grosso modo, ils rejoignent les politiques sur une législation très ferme, avec néanmoins la volonté de garder des issues de secours pour raisons médicale grave, au vue des immenses possibilités offertes dans ce domaine (voir plus haut).

Par contre, chez les gays, voila qu’un homme d’affaires de New-York, Randolfe Wicker, vient de fonder le mouvement Clone Rights United Front pour militer en faveur du droit au clonage. Pour lui, le clonage "ouvre des portes fantastiques" aux couples gays et lesbiens qui pourraient ainsi "se reproduire" [18].

Les enjeux du débat

Mais pour l’ensemble, mis à part l’Église, la question du clonage animal a totalement disparu, et tout le monde se focalise sur la question de l’être humain. Or il y bien là danger d’ordre écologique sérieux, en ce qui concerne les animaux d’élevage. Ne va-t-on pas refaire la même connerie qu’avec les plantes ? C’est à dire la surproduction massive, et a l’échelle planétaire, d’un tout petit nombre d’individus — les plus "performants". Tant est si bien que l’on perdra la diversité génétique et qu’on sera à la merci du moindre changement du milieu ou du premier virus particulièrement virulent contre cette souche unique et planétaire d’un animal donné ? Le jeu du "fais moi peur" orchestré autour du clonage humain n’a-t-il pas pour fonction de nous faire oublier ce risque ? D’autant plus que les intérêts financiers sont loin d’être négligeable, on l’a vu.

Quand à la question du clonage humain, est-elle si terrifiante que cela ? Après tout, certains vivent parmi nous depuis toujours, ce sont les vrais jumeaux… Alors, vu les progrès médicaux et sociaux que cette découverte est susceptible d’amener, faut-il la refuser au nom d’une argumentation qui relève plus de la peur ancestrale de l’inconnu que d’une connaissance réelle du problème. Bien sûr que le fantasme de l’autoreproduction en chatouille plus d’un, et bien sûr qu’il y aura forcément des dérives financièrement intéressées, tant que nous serons dans une société capitaliste… Mais est-ce une loi qui les empêchera, ces dérives ? Les affaires de la vache folle ou du sang contaminées sont encore suffisamment fraîches pour prouver le contraire.

La question philosophique du jour…

Au delà de ce cas particulier, c’est l’ensemble de la problématique scientifique qui est à l’ordre du jour. Et en particulier la question fondamentale : faut-il refuser le progrès au nom de la bombe atomique ? Et rêver du temps heureux ou l’homme batifolait au fond de ses cavernes…

Pour nous, ce n’est pas la science qu’il faut rejeter, mais son utilisation au service des intérêts de la seule classe dirigeante, contre ceux de la majorité de l’humanité. Exactement comme la production industrielle, par exemple. Et de la même façon que nous disons qu’il faut produire tout, moins et autrement, on pourrait dire qu’il faut chercher, peut-être pas tous, il y a quand même une question de compétence, certainement pas moins, mais bien autrement.

Épinglons au passage une attitude malheureusement répandue, y compris chez les libertaires, du refus de la réalité. Un fait scientifique qui existe ne peut être nié, il existe et il faut faire avec ! Il est impossible de brider l’avancée scientifique, si l’expérimentation respecte certaines règles déontologiques (refus de la souffrance animale, confinement strict des souches mutées…). Les vrais problèmes commencent à la sortie du laboratoire, quand la nouveauté devient marchandise. Dès lors, notre responsabilité consiste à veiller à l’utilisation des technologies émergentes et pas à en refuser l’existence.

Un autre débat qui peut être aussi abordé, c’est celui de la responsabilité des scientifiques quand aux implications immédiates ou différées de leurs travaux. D’une façon générale, on note chez les chercheurs un manque général de réflexion sur les implications futures de leurs travaux. "Einstein est coupable", disait Desproges, "Il ne pouvait pas ignorer que ses travaux ne serviraient pas qu’à éclairer les salles de bains. Et de fait, il faisait clair comme en plein jour le 6 août 45 dans toutes les baignoires d’Hiroshima…". Mais les scientifiques ne sont pas une race à part… D’autant que le climat de compétition actuel pousse à l’obtention du "scoop", du résultat exploitable (c’est-à-dire médiatisable) hors champs scientifique afin que tombe la manne financière qui permet de poursuivre les recherches. Alors certains "pètent les plombs" plus souvent qu’à leur tour. C’est ainsi qu’ont fleurit les publications sur les gènes de l’agressivité, de l’alcoolisme ou de l’homosexualité (toujours masculine, comme c’est étrange…). D’autres mettent leur savoir à profit pour breveter à tour de bras séquences d’ADN, ou plantes génétiquement modifiées. Ne verront-ils pas dans le clonage l’occasion de bénéfices substantiels en vendant aux trusts agro-alimentaires occidentaux un savoir qui devrait être le bien commun de toute l’humanité ? Enfin, n’oublions pas l’ultra-minorité (heureusement !) de scientifiques qui mettent leurs recherches au service de leurs préoccupations idéologiques, qui, en ce qui concerne la génétique, exhalent souvent des relents de peste brune : héritabilité de l’intelligence, hiérarchie génétique des prétendues races humaines… Ne seraient-ils pas tentés de produire une lignée d’hommes providentiels, ou de multiplier par clonage le surhomme correspondant à leurs désirs ?

C’est bien pour cela que nous devons éviter de nous reposer sur les "spécialistes", comme disait Léo) : scientifiques, marchands de technologies, politiques, ou qui que ce soit d’autre (Comme les auteurs de cet article, par exemple…). C’est à nous tous qu’il importe de se tenir au courant des données réelles des débats autour des avancées technologiques. Pour cela il nous faudra souvent décrypter le discours des médias, éviter le piège des peurs clefs en main qui cachent souvent les vrais enjeux. C’est à nous tous qu’il incombe de se mobiliser le cas échéant. Mais ça, ce n’est pas la première fois que nous le disons dans ces colonnes…

Guillaume Rousse & Patrick Laurenti


[1Viable offspring derived from fetal and adult mammalian cells, I. Wilmut, A. E. Schnieke, J. McWhir, A. J. Kind & K. H. S. Campbell, Nature 385, 810 — 813, 1997.

[2Campbell, K. H. S., McWhir, J., Ritchie, W. A. & Wilmut, I., Nature 380, 64 — 66, 1996

[3An udder way of making lambs, Colin Stewart, Nature online

[4Viable offspring derived from fetal and adult mammalian cells, I. Wilmut, A. E. Schnieke, J. McWhir, A. J. Kind & K. H. S. Campbell, Nature 385, 810 — 813, 1997.

[5Comment ca va, Dolly ?, Olivier Postel-Vinay & Annette Millet, La recherche nº297, 50 — 63, 1997.

[6Comment ca va, Dolly ?, Olivier Postel-Vinay & Annette Millet, La Recherche nº 297, 50 — 63, 1997

[7Clone mammals… clone man ?, Axel Kahn, Nature online

[8Comment ca va, Dolly ?, Olivier Postel-Vinay & Annette Millet, La Recherche nº 297, 50 — 63, 1997.

[9Clone mammals… clone man ?, Axel Kahn, Nature online.

[10Cloning technique reveals legal loophole, Ehsan Masood, Nature online.

[11Cloning technique reveals legal loophole, Ehsan Masood, Nature online

[12Un député français dépose une proposition de loi interdisant le clonage http://www.france-amerique.com/infos/1290sant2.html.

[13Cloning technique reveals legal loophole, Ehsan Masood, Nature online.

[14Cloning technique reveals legal loophole, Ehsan Masood, Nature online.

[15Cloning technique reveals legal loophole, Ehsan Masood, Nature online

[16Le Conseil de l’Europe : non au clonage d’êtres humains http://www.france-amerique.com/infos/1290sant1.html.

[17Caught napping by clones. Pleas for ethical advice on mammalian cloning reveal a lack of foresight, Nature 385, 1997.

[18Des groupes de pression Gais veulent se battre pour le clonage http://www.planete.qc.ca/flash176.html.