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Du bon usage d’Élisée Reclus

Le jeudi 10 avril 1997.

À propos du compte rendu de Philippe Pelletier (Monde libertaire nº 1065) sur l’ouvrage de John Clark, La pensée sociale d’Élisée Reclus, géographe anarchiste. La réponse de l’auteur.



Selon Philippe Pelletier, il faudrait « plus d’un article pour relever toutes les erreurs, mésinterprétations », etc. de mon livre sur Élisée Reclus. Apparemment, il lui faudrait « plus d’un article pour relever » chacune de celle-ci, car sa discussion trahit bien plus ses propres fantasmes concernant un certain « écologismes surgi de sa propre imagination, que quoi que ce soit, de vrai ou de faux, à propos de l’ouvrage en question. Il semble que Pelletier ait absorbé le genre de non-sens contenu dans la tirade mal renseignée de Luc Ferry contre « le Nouvel ordre écologique », et qu’il n’ait plus besoin de prendre la peine de penser réellement n’importe quelle idée écologique qu’il a choisi de diffamer.

Pelletier commence immédiatement par égarer le lecteur en impliquant que je soutiens le point de vue erroné, et effectivement absurde, que toute activité humaine est nécessairement destructrice de la « nature ». Il informe généreusement le lecteur que « pour Reclus, l’action de l’homme sur la nature n’est pas néfaste en soi ». Bien entendu, non seulement je n’implique pas que Reclus soutient une pareille vision, mais je considère celle-ci comme totalement incohérente. Ainsi que je l’étaye dans le livre, je défends la position dialectique, holistique, qui considère l’humanité comme étant nature, elle aussi, et l’action humaine comme étant la nature agissant sur elle-même. Qu’une action humaine particulière soit « néfaste » ou non ne peut être déterminé que par une considération soigneuse des conséquences sociales et écologiques de cette action. Pelletier fait perdre du temps au lecteur avec cette déclaration supposée lumineuse que Reclus considère « le danger que représentant les diverses destructions de la nature pour l’humanité et pas seulement pour la nature elle-même, ce qui l’éloigne d’une position "biocentrique". » Cette affirmation illustre l’inaptitude abyssale de Pelletier en tant que lecteur. Du fait que je soutiens que Reclus contribue à une position holistique, qui ne divise pas les phénomènes de manière dualiste, ceux qui se relieraient à l’humanité et ceux qui se rattacheraient à quelque « nature elle-même » extérieure, son commentaire est entièrement sans fondement car il m’attribue une position que je n’ai pas. De plus, si des partisans de l’« écologisme » générique, que des idéologues comme Luc Ferry et Philippe Pelletier attaquent à la fois de manière indiscriminée et ignorante, se font les avocats du « biocentrisme », tel n’est pas mon cas. J’ai toujours considéré cette position comme étant en contradiction avec elle-même, non dialectique et non écologique, et j’ai critiqué sa logique dans mes écrits. Pelletier ne peut, bien sûr trouver aucun passage où j’attribue une telle position à Reclus. Et je ne soutiens ni n’attribue non plus à Reclus aucun point de vue prétendument réfuté par la révélation de Pelletier que la seule « conformité à la nature » reconnue par Reclus « n’est ni passive ni oppressive, ni subie. » Une fois de plus, Pelletier impose à mon texte ses propres fantasmes d’un « écologisme » misanthropique et dangereux, dans lequel les êtres humains se soumettent passivement à quelque « Nature » extériorisée et fétichisée.

De manière peu surprenante, Pelletier ne se préoccupe pas de citer des passages à l’appui des critiques extravagantes précitées. Quand finalement il cite quelque chose que j’ai écrit, c’est seulement par une partie de phrase hors de contexte et, de ce fait, il en détourne le sens. Il prétend que « contre la vérité » j’affirme que Reclus est passé « d’un point de vue centré sur les humains à une perspective centrée sur la Terre. » La phrase complète d’où ceci est extrait déclare que la position de Reclus est inhabituelle pour son époque, en raison du « degrés d’écart de son point de vue, qui se déplace d’un centrage exclusif sur l’humanité pour se fixer sur la Terre laquelle, comme Pelletier préfère l’ignorer, inclut l’humanité. Mon interprétation précise de la position de Reclus est clairement affirmée dans la phrase antérieure à celle citée partiellement par Pelletier : « sa géographie sociale constitue réellement un grand pas vers l’incorporation totale de l’humanité dans la vie et l’histoire de la planète. » (p. 33)

Pelletier suggère de consulter la préface de L’Homme et la Terre pour connaître les vues véritables de Reclus qui, assure-t-on, « vont dans le sens contraire » de ma représentation de ces idées. Pourtant, dans cette préface, Reclus exprime exactement la position dialectique et holistique que je lui attribue. Il est significatif qu’il inaugure la préface par cette déclaration : « L’Homme est la Nature prenant conscience d’elle-même. » En outre, il déclare que « nous pouvons reconnaître le lien intime qui rattache la succession des faits humains à l’action des forces telluriques : il nous est permis de poursuivre dans le temps chaque période de la vie des peuples correspondant au changement au changement des milieux, d’observer l’action combinée de la Nature et de l’Homme lui-même, réagissant sur la Terre qui l’a formé » (L’Homme et la Terre, I, II). Je conclus ce chapitre introductif du livre avec la déclaration que l’œuvre de Reclus est « un compte rendu mêlant l’histoire naturelle et l’histoire humaine et aussi l’histoire de la nature prenant conscience d’elle-même », et j’inclus un long chapitre sur la vision dialectique de Reclus sur la relation entre la nature et la culture. En résumé, contrairement aux tentatives maladroites et transparentes de Pelletier pour présenter ma position sous un faux jour, je rejette constamment toute division dualiste entre l’humanité et la nature, et je défends la pensée de Reclus comme une avancée majeure vers l’élimination d’un tel dualisme.

Pelletier présente ensuite la révélation que Reclus est « hostile à toute position strictement malthusienne ». Et moi aussi, contrairement à une autre tentative de déformation de la part de Pelletier. Je rejette toute pensée qui abstrait des déterminants de leur contexte social et écologique. Le malthusianisme prend la population comme une variable indépendante qui peut être comparée de manière simpliste à des « ressources » qui sont, elles aussi, abstraites de leur contexte social et écologique. Il est bien établi que la croissance de la population globale est liée à des réalités telles que la subordination des femmes, un haut niveau de mortalité infantile, de mauvaises conditions de santé, des idéologies sociales et religieuses réactionnaires, une marginalisation économique et à l’interaction d’autres conditions sociales. Le malthusianisme néglige tout cela et traite la population comme une simple relation entre des nombres humains et des prétendues « ressources ». Cependant, un rejet du malthusianisme n’implique pas pour autant l’adoption d’un dogmatisme similaire, qui refuse de considérer la signification de la population à l’intérieur de l’ensemble social et écologique. Il n’existe aucune raison objective de mettre à l’écart le rôle de la population dans la crise sociale et écologique, ou de considérer comment la croissance de la population peut contribuer aux tensions écologiques, même dans l’hypothèse où nous irons vers un ordre social plus juste. Bien sur, Pelletier n’éprouve aucune patience devant une telle complexité. Dans son esprit doctrinaire manichéen, si l’on prend la population comme facteur d’analyse des conditions sociales et écologiques, on est tout simplement malthusien.

Pelletier retombe dans la stratégie traditionnelle des idéologues quand il argumente fallacieusement que, comme j’examine les risques posés par une augmentation de la population, et que quelques réactionnaires discutent de tels dangers, c’est donc que je soutiens des idées réactionnaires. Pourtant, ces arguments ad hominem si peu subtils peuvent fonctionner dans les deux sens. Dans son opposition a une réflexion raisonnée sur le rôle de la population dans la crise écologique, il s’allie aux fondamentalistes religieux qui invoquent le principe « croissez et multipliez-vous », et celui des théoriciens « cornucopiens » capitalistes, qui prônent l’idée d’une croissance illimitée et louent une population humaine en rapide croissance comme étant une « ressource de valeur ». Heureusement pour Pelletier, je n’utiliserais jamais un tel argument contre lui.

Pelletier travaille sous l’illusion que je suis « imprégné du discours antiscientiste de la deep ecology anglo-saxonne », pour citer un passage qui aurait pu être mot à mot dérobé du tract mal informé de Luc Ferry, et pour lequel il ne peut, bien entendu, donner aucune preuve. Ceux qui connaissent la deep ecology par l’étude, plutôt que par l’écoute de vagues rumeurs, savent que c’est un terme générique, qui couvre des théories qui ont des visions fort diverses de la science, certains dogmatiques et antiscientifiques, d’autres scientistes et réductionnistes, d’autres enfin qui sont équilibrées et critiques. Il n’y a pas de discours typiquement « antiscientifique » dans la littérature de l’« écologie profonde ». On trouvera une critique permanente du positivisme, du scientisme, de la technocratie dans l’ensemble relativement large de mes écrits, mais une critique de ces abus ne signifie pas pour autant que l’on rejette la science.

Si pelletier s’imagine être un courageux défenseur de la science, il se révèle de toute évidence comme un ennemi de la logique. Il soutient que, puisque Reclus « connaissait Ernst Haeckel, le créateur du vocable “écologie” et “combattait ses idées" », cela réfute mon assertion que la pensée de Reclus a de fortes dimensions écologiques. Mais cela est absurde. La question du lien de Reclus à la pensée écologique ne peut être traitée que par un examen critique tant des idées de celui-ci que de la tradition de la pensée écologique. Elle ne peut trouver sa réponse dans une comparaison simpliste entre Reclus et un écrivain, même s’il s’agit de Haeckel, qui peut en effet avoir inventé le mot « écologie » mais qui n’a pas pour autant un brevet exclusif sur l’histoire entière du concept.

L’ignorance de Pelletier devient plus évidente à mesure que se poursuit son « compte rendu ». Il ne connaît absolument rien de l’origine ou de l’usage du terme « holisme » puisqu’il imagine que c’est un terme récent d’origine anglo-saxonne. Le premier ouvrage important à utiliser le mot a été Holism and Évolution, publié en 1926, dont l’auteur est Jan Christian Smuts, penseur qui n’est ni récent ni anglo-saxon, et dont je rejette l’interprétation, si Pelletier veut bien me le permettre. Durant la plus grande partie de ce siècle, il y a eu un débat très large concernant diverses conceptions du holisme. Pelletier sera surpris d’apprendre que quelques-uns de ses ennemis, les théoriciens des droits des animaux, ont été parmi les plus véhéments adversaires du holisme que, de façon irresponsable, ils traitent de « fasciste » parce que, de leur point de vue, il ne défend pas adéquatement les « droits » des animaux particuliers. Pelletier lui-même se hâte de relier le holisme à la ségrégation ethnique, division de la classe ouvrière, conservatisme naturel et social, et sans doute à l’échec de la Révolution espagnole. Il peut retrouver son image spéculaire dans ces astucieux politologues qui réfutent l’anarchisme en notant que, dans leur version du dictionnaire, ce dernier signifie exclusivement le chaos et le désordre.

Il en vient ensuite au concept prétendument menaçant de « frontières naturelles » ou « limites ». Mon texte reconnaît clairement la validité de l’opposition de Reclus à l’idée d’utiliser les régions naturelles « comme prétextes pour ériger des barrières restrictives entre les gens, entravant ainsi leur liberté d’association ». Cependant, Pelletier ne tient aucun compte de tout ce que j’écris sur le sujet et commence immédiatement à jacasser au sujet « des frontières » qui sont « des obstacles totalement artificiels », et sur le fondement biorégional supposé d’« un demi-siècle de carnages pour la "ligne bleue des Vosges" et le "Lebensraum des Sudètes". » Cette position outrageante projette une lumière ironique sur les dénonciations hypocrites de Pelletier qui considère que je suis prêt à utiliser « des moyens les plus malhonnêtes » pour relier Reclus à la pensée écologique !

Le radicalisme du biorégionalisme repose dans son rejet de tout concept de limites fixes, immuables, et sa critique des frontières politiques comme bases valides de l’organisation sociale humaine. Ainsi que le dit le poète écologique Gary Snyder dans son essai classique sur le régionalisme : The place, the Region, and the Commons : « Nous demandons comment l’ensemble de la race humaine peut regagner l’autodétermination dans l’espace après avoir été des siècles durant privée du droit de décider par la hiérarchie et/ou le pouvoir centralisé. Ne confondons pas cet exercice avec le "nationalisme", qui est exactement l’opposé, l’imposteur, le pantin de l’État, le fantôme au large sourire de la communauté perdue. »

Et comme Max Cafard l’a exprimé clairement dans The Surre (gion) alist Manifesto, la région est un concept critique, antiautoritaire, déconstructif. Les régions n’ont, au sens politique, « ni bords ni bordures, ni frontières, aucune ligne étatique ». Cependant « les régions sont traversées par une multitude de lignes, de plis, de stries, de veines, de plissements. Mais toutes ces lignes sont inclusives, aucune n’exclut. Les régions sont des corps. Des corps qui s’interpénètrent dans des espaces semi-simultanés ». Et contrairement à la caricature grotesque du biorégionalisme que fait Pelletier, « pour la région, il n’y a ni État, ni Église, ni Race, ni Patriarcat, ni Capital ».

Pelletier n’a même pas la connaissance la plus superficielle de la pensée biorégionale, position fort commode pour ce spécialiste dans l’art d’attaquer des cibles purement imaginaires. Son exemple sur le Rhin comme « fleuve frontière » pour les « jacobins français » et les « pangermanistes allemands » est manifestement inventé pour son argumentation maladroite et fallacieusement fondée sur la culpabilité par association. Et son exemple sert plutôt à démontrer sa propre ignorance des concepts biorégionaux. Les rivières sont vraiment des frontières commodes pour une pensée étatique, mais elles ne sont jamais des bordures ou des limites régionales. L’exemple le plus fréquent d’une région naturelle est la ligne de partage des eaux, grâce à laquelle une rivière ou un fleuve aident à façonner la région naturelle environnante, laquelle est d’ailleurs loin d’être clairement définie et toujours changeante. Rien ne montre autant l’artificialité des frontière politiques que leur propension à transformer les fleuves en frontières alors que d’un point de vue biorégional, que nous considérions la géologie, l’écologie, ou l’interaction ente la culture humaine et le monde naturel, elles sont l’antithèse d’une frontière.

Pelletier montre aussi le caractère bâclé de sa pensée dans ses commentaires sur la relation de Reclus au bouddhisme. Cela dépasse la compréhension de notre critique dogmatique qu’il puisse y avoir quelque subtilité dans la relation de Reclus à quoi que ce soit. Comme tous les sectaires politiques et les fondamentalistes religieux, Pelletier voit chaque question comme une question de « ou bien/ou bien ». Si je vois des affinités entre la « critique de la propriété et de la domination » de Reclus, « sa croyance en l’amour universel » et les idées bouddhistes de renoncement (en fait « de non-attachement ») et « de compassion », Pelletier pense que ceci revient à l’assertion que Reclus était un crypto-bouddhiste. Pour l’esprit simpliste, non dialectique de Pelletier, toute chose doit être une chose ou l’autre. En fait, pour lui, toute réalité, y compris les systèmes d’idées, doit avoir des frontières similaires au Rhin ou aux Vosges. Ce type de mentalité serait très utile dans certains types d’investigations policières.

Mais Pelletier lui-même réfute commodément sa propre pensée. D’abord, il argumente faussement que puisque les sociétés bouddhistes existantes n’ont pas aboli la propriété privée et la domination. Mais comme Hegel l’a montré jadis, la critique la plus dévastatrice d’un point de vue consiste à montrer qu’il est en contradiction avec ses propres présupposés. Et au cours de son raisonnement incohérent, Pelletier cite en fait une utilisation de Reclus de ce type d’argumentation : « Voyez ce que les bouddhistes ont fait de Bouddha. » Si l’on est curieux de savoir ce que Reclus pensait qu’ils ont fait, on peut examiner la discussion véritable qu’il entreprend au sujet du bouddhisme dans L’Homme et la Terre. On découvre que Reclus discute du fait que les dimensions radicales du bouddhisme dans leurs poursuite du pouvoir et de la domination. Reclus, contrairement à Pelletier, est pleinement conscient des différences frappantes entre l’enseignement bouddhiste des premiers temps et le bouddhisme officiel au service du pouvoir.

Finalement, il me faut mentionner ce qui est en soi un point apparemment mineur, mais qui révèle énormément la différence entre l’interprétation de Reclus que fait Pelletier et la mienne. Il affirme qu’il y a le risque de considérer, comme le fait John Clark, les premiers textes de Reclus (comme le Voyage à la Sierra Nevada de Sainte Marthe de 1858 ou le Fragment d’un voyage à la Nouvelle-Orléans de 1860) comme des écrits fondamentalement anarchistes. Étant donné que je ne traite absolument pas du contenue du premier ouvrage dans mon livre, on peut se demander comment Pelletier peut savoir quelque chose sur ce que j’en pense. Je discute, cependant, du second texte, et nulle part je ne le caractérise comme « un écrit fondamentalement anarchiste ».

Le livre dont Pelletier a fait un « compte rendu » si inepte est une traduction de l’essai introductif d’une collection d’écrits de Reclus que ma compagne Camille Martin et moi-même et moi-même avons traduits en anglais. Nous commençâmes à nous intéresser vivement à Reclus quand nous découvrîmes le compte rendu de son voyage en Louisiane, notre terre (vaguement définie) et celle de nos ancêtres créoles et cajuns. Si nous étions tous deux intéressés par l’anarchisme de Reclus, ce qui nous impressionna le plus dans ses premières œuvres était sa relation émouvante de la brutalité de l’esclavage, sa haine du racisme (une des préoccupations qui l’accompagnèrent toute sa vie), et sa description perspicace des effets corrosifs sur la culture locale du développement du système capitaliste et de son esprit commercial tyrannique.

Comme nous continuions à étudier Reclus soigneusement, nous découvrîmes un être humain complexe qui combinait une générosité de l’esprit, une humilité touchante et une impressionnante gamme de savoir et de réalisations. Quoique tous les écrits de Reclus ne sont pas, du point de vue sectaire de Pelletier « fondamentalement anarchistes », leur signification repose sur le fait qu’ils constituent une part de travail d’une vie qui contribue de tant de manières à enrichir la tradition libertaire, la tradition communautaire, la tradition de compassion pour l’humanité et les autres êtres vivants et, ce n’est pas le moindre aspect, à la tradition écologique. La signification de la vision de Reclus ne peut guère être appréciée par un dogmatiste étroit tel que Pelletier.

Pelletier conclut sa « revue » avec un brillant trait d’esprit, remerciant « les ACL de nous avoir une fois de plus indiqué l’état de décomposition avancée de certaines positions américaines. » Peut-être parce que je suis un penseur écologique, je suis vraiment très à l’aise avec le processus de décomposition. En fait je le recommande fortement à M. Pelletier comme cure pour son dogmatisme ossifié. Il n’y a dans le monde qu’une alternative : la décomposition et la pétrification. Et seulement l’une mène à la régénération. Le plaisir de la décomposition est en même temps un plaisir créateur.

John P. Clark