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En vrac

Le jeudi 11 mars 2004.

Étrange CD reçu il y a quelque temps, accompagné d’une bien sympathique lettre. Ça n’est pas tout à fait clair mais j’ai le sentiment qu’il s’agit de la première démo d’un « one-man-band », entendez par là un projet solo. L’univers musical est résolument tourné vers l’électro, il faut dire que les progrès techniques en matière de programmation musicale assistée par ordinateur permettent désormais toutes sortes de délires (et après tout, tant mieux). C’est dans l’ensemble assez calme, suffisamment en tout cas pour permettre à l’activiste de poser ses textes non sans leur avoir donné au préalable certains effets de réverb’ (assez plaisants à l’écoute, mais déroutants pour qui cherche à entendre les paroles). Il ne s’agit pas de chant à proprement parler, plutôt des diatribes politisées faisant corps avec le rythme. L’auteur confie même s’être servi d’un texte paru dans le Monde libertaire pour écrire une chanson (quel hommage !). Le tout reste très plaisant et finalement assez singulier dans le monde de la production underground plutôt habituée à la formation basse-guitare-batterie-chant (et je ne dis pas ça pour lui renvoyer l’ascenseur !).

Ouelo, (CD éponyme auto produit), contact : ouelo@wanadoo.fr

Un Soviet Libre est né à Toulon ! « Anarchistes parce que nous avons “la liberté comme base, l’égalité comme moyen, la fraternité comme but”, parce que l’égalité sociale et l’autogestion sont l’unique réponse au génocide capitaliste présent et à venir (…). Punks parce que nous construirons demain en dehors des chemins tous tracés, à coups de riffs de guitares et de slogans vengeurs, dans les luttes et les alternatives. Anarchopunks parce que nous aimons vivre nos passions au-delà du raisonnable ». Dans son édito, le petit fanzine est on ne peut plus clair sur sa démarche punk et anarchiste, barrant la couverture d’un ambitieux bandeau : « Offensive anarchopunk, aujourd’hui le Vatican, demain le monde » ! C’est un peu trompeur, cela dit, non pas sur le programme mais sur la cible. En effet, ce numéro zéro (à prix libre) s’attaque plutôt aux sphères de l’exploitation capitaliste, à commencer par l’ANPE qui refond son logo pour l’équivalent de quelques milliers de RMI, le Medef et son baron Seillière, et les valses politicardes qui ont encore, parfois, des parfums de Vichy. Un article brièvement historique sur le courant anarchopunk, histoire d’expliciter le tout, et hop ! c’est plié.

Soviet Libre (Kazimir Illitch Bonobov), c/o ACL, BP 5137, 83093 Toulon cedex, sovietlibre@no-log.org

Terminons par Sedition, « hardcore magazine » gratuit « consacré à tous ceux qui considèrent le hardcore comme un style de vie et non pas un simple style musical ». Le fanzine frappe d’abord par son aspect très pro, dans la mise en page et la qualité d’impression. Alors on se pose la question : gratuit, mais comment ? En fait, Sedition fonctionne sur le modèle de certains fanzines anglais ou américains, qui grâce aux insertions publicitaires (payantes) des labels, VPC, etc. parviennent à être gratuits ou presque. Inconvénient : la ligne éditoriale (chroniques, certains entretiens, etc.) n’échappe pas à certaines considérations, disons, assez promotionnelles. Ceci mis à part, l’ensemble du fanzine n’est pas inintéressant. Les interviews (Remains of the Day, Eden Maine, Les Savy Fav, Nasum, Aghast, Overmars, Judoboy, The Elektrocution), si elles évoquent essentiellement la musique et la scène, abordent également certaines problématiques plus politiques. On note aussi un témoignage personnel sur les manifs anti-G8 à Annemasse l’été dernier. Pas indispensable, mais plaisant pour qui tient à rester informé sur l’actualité de la scène hardcore underground.

Sedition nº 2, c/o Exutoire, BP 073, 33031 Bordeaux cedex (1 euro pour le port)