GUIGNOLESQUE ! C’est ainsi que pourrait être qualifiée l’attitude de Bernard Urbaniak, maire de Mazingarbe (Pas-de-Calais), qui, en décembre dernier, entamait des poursuites à l’encontre de deux membres de syndicats affiliés à l’union locale CNT de Béthune.
Leur crime ? Avoir empêché l’expulsion déguisée d’une dame âgée de
78 ans que le maire aurait aimé voir abandonner son domicile afin de le
raser ! Pour une question de « rapidité », selon ses propres termes, l’élu saisissait le tribunal d’instance de Liévin (Pas-de-Calais) pour faire condamner à de fortes amendes les deux syndicalistes.
6 000 euros sont en effet demandés pour « injures et diffamations »
ainsi que 1 500 euros par tract jugé diffamatoire et distribué au cœur de
cette ancienne cité minière !
Saisie par la CNT, Marianne Bleitrach, avocate à Lens, demandait
alors à la partie adverse les pièces du dossier pour pouvoir plaider… tout simplement.
Plus de sept semaines plus tard, elle est toujours en attente de ces fameux documents ! Le procès qui devait initialement se dérouler le 21 janvier, puis le 4 mars, a donc finalement été reporté au 1er avril ! En matière de célérité, on a déjà fait mieux…
De surcroît, le maire de Mazingarbe, avouant s’être trompé de personnes, attaque maintenant non plus Stanislawa Kmieciak mais… Jacques Kmieciak en même temps que Jean-Marie Honoret bien connu dans le secteur pour son rôle dans la lutte des sans-emplois et des précaires depuis l’hiver 97 !
Les prévenus changent ainsi au gré des fantaisies de ce « démocrate avisé » qui n’a pas pris la peine de consulter les membres de son conseil municipal avant d’ester en justice au nom… de la municipalité.
Actuellement, près de 250 personnes ont rejoint le Comité de soutien créé à l’initiative de l’union régionale CNT. Chaque jour, la mairie reçoit par fax ou via Internet des demandes de retrait de plainte !
L’union locale CNT de Béthune appelle à poursuivre la mobilisation.
Le Comité de soutien à la CNT Béthune