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Persécutions contre les communautés Mapuche

Le jeudi 24 avril 2003.

LA RÉPRESSION OUVERTE ET IRRATIONNELLE développée par l’État chilien, administré par le gouvernement social-démocrate de Ricardo
Lagos, contre les communautés Mapuche constitue une persécution
politique contre notre peuple, et en particulier contre les communautés Mapuche en conflits au Arauco Malleco (CAM). Cette politique
répressive est la preuve de l’attitude servile et complaisante de l’État
chilien avec les intérêts du système capitaliste dont sa consolidation
requiert l’extermination de notre peuple. Notre résistance digne et
décidée de notre communauté à l’expansion des investissements capitalistes dans notre territoire ancestral, fondamentalement dirigés par
des chefs d’entreprises nationales et transnationales des secteurs
forestiers, hydroélectriques et touristiques se solde aujourd’hui par :
 Trente-sept Mapuches, hommes et femmes, emprisonnés dans dif-
férentes prisons des huitième et neuvième régions, dont sept lonkos
(chefs traditionnels), dirigeants Mapuche légitimes ;
 Des centaines de procès judiciaires contre des membres de nos
communautés ;
 Plus de vingt d’entre nous sont actuellement poursuivis par la
justice ;
 Près de vingt-cinq Mapuches accomplissent leurs peines sans
réclusion mais sous contrôle judiciaire ;
 Des perquisitions sont effectuées de manière brutale avec menace
de mort à l’encontre d’enfants, d’adultes et de personnes âgées ;
 Une surveillance permanente de notre communauté par la police ;
 Nombre de nos frères et sœurs portent les séquelles physiques et
psychologiques des violences exercées (impacts balles et grenailles)
par les carabiniers et la police civile ;
 Assassinats dont le dernier en date concerne un jeune Mapuche,
Alex Lemun, pendant une récupération de terres.

Contrairement à son respect du caractère institutionnel et de l’État de
droit, le pouvoir politique et judiciaire chilien a maintenu les empri-
sonnements sans disposer de preuves accusatoires réelles et sérieuses
contre nous, sans spécifier ni clarifier les raisons des détentions. Les
aveux obtenus l’ont été sous pression et menaces, en les avalisant avec
d’hypothétiques « témoins » payés.

Nous exigeons la libération immédiate de tous les prisonniers politiques Mapuche, l’arrêt des violences et des persécutions contre notre communauté, la punition des assassins des membres de notre communauté et la démilitarisation des communautés Mapuche en conflits.

Le processus de récupération des terres, de contrôle territorial et de
reconstruction de notre peuple, continuera, avançant ainsi vers la
libération nationale Mapuche.

Coordination des communautés Mapuche en conflit au Arauco Malleco


Le 19 mars dernier, des représentants Mapuche ont occupé le
consulat du Chili à Berlin pour dénoncer les constantes
violations des droits de l’homme sur le territoire chilien, la
politique répressive adoptée par le gouvernement, l’injuste
application de lois autrefois appliquées par le régime de
Pinochet contre tous les Chiliens et aujourd’hui utilisées pour
incarcérer les dirigeants des communautés en conflit, dans le
but de faire taire la voix d’un peuple qui exige son territoire
au-delà des intérêts particuliers de ce gouvernement qui n’a
pas respecté les traités internationaux en matière de droits de
l’homme. Ils ont exigé la liberté immédiate pour tous les
prisonniers politiques Mapuche et pour que soient jugés, au
Chili, les assassins du jeune Alex Lemun.