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Chronique des bas-fonds

Le Beurre et l’argent…

Le jeudi 20 mars 1997.

Un billet d’humeur signé l’Atèle paru dans le Monde libertaire du 20 juin 1996 nous vaut les poursuites du ministère de l’Intérieur. Des policiers y étaient qualifiés de "parents douteux"… Nous allons vous livrer jusqu’au jour du procès, des informations, des faits concernant les nombreuses bavures pour lesquelles il n’est pas question d’émettre de doute…



L’histoire commence le 21 octobre 1996 par une descente de gendarmerie au… peloton autoroutier A9 de Rivesaltes (dans les Pyrénées orientales). Dix gendarmes sont interpellés, gardés à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour " corruption, concussion, faux en écriture et usage, vols et recels de vols "… Rien que ça (L’Indépendant du 22-10-96).

A l’époque, l’affaire — concernant la gendarmerie — fait grand bruit dans le département. Il y est question de malversations diverses, de détournements d’argent, de trafic en contrebande de boissons alcoolisées… De quoi réjouir plus d’un antimilitariste.

Finalement, cinq gendarmes sont placés sous contrôle judiciaire strict, cinq autres sont écroués (aujourd’hui, un d’entre-eux est libéré sous caution).

Un mois plus tard, un trafic de voitures est repéré, concernant toujours le même peloton, avec la mise en examen de complices civils dont un carrossier et un expert automobile de Perpignan…

L’histoire est un peu oubliée de la population quand le 21 février dernier (L’Indépendant du 24-02-97), la " Police des polices " (l’IGPN) effectue des perquisitions dans les locaux de la DDCILEC (ex-Police de l’air et des frontières) basée au Perthus.

" L’enquête sur le trafic international de voitures qui transitaient par Perpignan est [donc] passé à la vitesse supérieure. " En effet, cette action de la Police des polices faisait suite, selon le journaliste, " à la remise en liberté inattendue par la Chambre d’accusation, du capitaine de police Henri Pomedo… " Le service de surveillance et de contrôle craignait en effet que " des documents non encore récupérés dans le cadre des investigations soient détruits ".

On apprend par la même occasion que cette descente de la police des polices fait suite à une première, déjà effectuée il y a un an… Les " bœufs carottes " avaient alors entendu le même Henri Pomedo, responsable à l’époque de la brigade spéciale de lutte contre les trafics de voitures volées… On ne rêve pas… Pas de suite à l’époque mais le policier avait fait l’objet d’une mutation dans une autre unité.

Mais, pas de chance pour notre capitaine de policier, son nom, précise l’auteur de l’article, " est réapparu en octobre 1996 lors de l’enquête menée après l’interpellation d’une dizaine de gendarmes du peloton d’autoroute A9 de Rivesaltes "…

Le capitaine Henri Pomedo " est soupçonné d’avoir profité de l’aubaine pour, avec des complices présumés, remaquiller et revendre à des amis " des véhicules récupérés après avoir été volés.

" A l’ex-police de l’air et des frontières ", rapporte le journaliste, " vingt fonctionnaires sont en maladie ces derniers jours "…

Diable, voilà des gens qui vous piquent votre mobylette et quand ils se font choper, ils nous la jouent " fille de l’air " et des frontières ! Voilà de quoi nous rassurer une fois de plus sur des services chargés de… lutter contre des trafics en tous genres.

Nous nous permettons juste un petit conseil : quand vous êtes au volant des véhicules volés, évitez donc de baver, sinon ça peut déraper…

Allez, à la semaine prochaine, pour d’autres bavures et d’autres malversations policières.

Le fouineur