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Italie

Perquisition dans des locaux anarchistes

Le jeudi 18 septembre 1997.

La Commission de correspondance de la FAI, a pris acte de ce que les magistrats chargés de l’enquête concernant l’explosion d’une bombe au Palazzo Marino (la mairie de Milan) le 25 avril dernier ont ordonné des perquisitions dans de nombreux locaux et habitations de membres du mouvement anarchiste. Ces dernières ont eu lieu les jeudi 19 et vendredi 20 juin 1997. Nous considérons que l’enquête concernant la bombe de Milan a été utilisée, par la magistrature, comme prétexte pour des opérations d’un tout autre ordre et moins avouables. Le caractère instrumental et répressif de cette opération policière est démontrée par le fait que les militants du mouvement anarchiste qui ont été contrôlés et ont fait l’objet d’une enquête, sont connus pour leurs positions politiques publiques et une pratique sociale favorable au syndicalisme de base, ainsi que pour leurs activités libertaires qui rejettent la logique de l’action spectaculaire, et pour laquelle ils sont accusés, logique qui, aujourd’hui, ne fait que renforcer le pouvoir.

L’invasion des locaux et des habitations privées du mouvement anarchiste, la violente intrusion dans ces mêmes lieux avec destruction des portes (comme à Bordighera), le vol de matériel de propagande, facilement disponible dans toute librairie ou centre de documentation (comme à Verona), démontrent la claire volonté de frapper un mouvement politique dont l’action infatigable sur le terrain des luttes sociales, de la défense des droits des exploités et des travailleurs, son opposition au militarisme, son implication sur le terrain de l’autogestion, de la coopération sociale, du syndicalisme alternatif font horreur aux gouvernants d’aujourd’hui comme à ceux d’hier.

Le travail d’intimidation du mouvement anarchiste sert d’alibi à une gauche au gouvernement qui, pas moins que la droite qui l’a précédée, est en train de mettre en place une révision, vers plus d’autoritarisme, de l’ordre institutionnel du pays (présidentialisme, recherche d’un homme fort) et qui, par ailleurs, est impliquée de manière active dans l’éradication définitive d’un quelconque droit des travailleurs (santé, éducation, transports).

L’État, dont les opérations humanitaires (voir la Somalie) signifient assassinats, tortures, mutilations, dont les investissements dans le domaine militaire sont directement proportionnels à l’élimination des services sociaux, tente par tous les moyens de cacher les délits des parachutistes de Folgore, tout en accentuant la répression contre les objecteurs totaux (insoumis) et les déserteurs. Ce n’est pas un hasard, si lors des perquisitions signalées ci-dessus, beaucoup de matériel antimilitariste et de contre-information, concernant les objecteurs totaux et la guerre en Albanie, a été dérobé.

Les anarchistes fédérés restent fermes dans leur décision de rester vigilants pour ce qui concerne toute forme possible d’intimidation et de provocation, continuant, cohérents dans leur travail, et à visage découvert, à œuvrer, sur les places, dans les quartiers, les écoles et à leurs postes de travail, pour la construction d’une société d’individus libres et égaux.

Fédération anarchiste italienne