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À la petite semaine

Sado-Léninisme

Le jeudi 25 septembre 1997.

Un peu en retard sur notre Parti Communiste Français, vivier de cerveaux audacieux et référence toujours obligée en matière d’avant-gardisme novateur, la Corée du Nord conserve aujourd’hui encore pour principe premier de gouvernement la fameuse dictature du prolétariat.

Les dirigeants de la Chine rouge, davantage soucieux d’arrondir les angles de leur politique étrangère et les fins de mois de la bourse de Shanghai, se fondent, eux, sur une règle semblable mais rebaptisée plus mollement « dictature démocratique du peuple ».

Ici, là, ou encore à Cuba, les tyrans facétieux des paradis ouvriers jamais ne se montrèrent à court de ces appellations cocasses, servant à maquiller inutilement leur despotisme sans égal.

L’observateur ingénieux se demandera sur qui, après plusieurs décennies d’existence ayant largement permis d’abolir les classes et le capitalisme, s’exercent ces dictatures apparemment toujours nécessaires. Les dernières nouvelles venues de là-bas lui apportent la réponse. Plus encore qu’à Cuba, la population coréenne crève de faim. En Chine, les privatisations autrement dialectiques entraîneront des millions de licenciements.

Admiratifs, saluons à nouveau, au moment de passer à table ou de reconnaître ici l’évolution positive de notre ministre des Transports et de son parti, la rigueur toute scientifique d’une pensée amenant les peuples et prolétariens dictateurs qui s’en réclament à s’affamer eux-mêmes et à s’auto-licencier pour bâtir un futur magnifique, repus et constructif.

Pauvres et inutiles SDF faméliques et chômeurs longues durées de nos contrées, victimes des contradictions économiques qui ignorent le bonheur de grossir volontairement les rang d’une armée de loqueteux pour que naisse un avenir radieux !

Floréal