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Rentrée scolaire 98

Allègre 1 — Syndicats 0

Le jeudi 10 septembre 1998.

Quelques contrariétés : quelques écoles occupées par des parents, une manifestation de parents contre la fermeture d’une classe, un problème de ramassage scolaire, une protestation d’enseignants contre l’absence d’un plan d’évacuation d’établissement, la demande dans deux villes du Gard d’une création de poste d’instituteur. C’est ce qui a résulté de cette rentrée scolaire 98 pour le ministre de l’Éducation nationale, Claude Allègre. Il aurait dû y avoir une tempête.

Pour l’instant, il n’y a eu qu’un frémissement. Mais revenons sur quelques faits. Depuis un an, de petites phrases assassines et des prises de décision ponctuent les interventions d’Allègre. Nous avons eu droit aux colloques, aux réunions de préparation, aux concertations, aux 49 propositions, à une ébauche de réforme, mais aussi au « dégraissage du mammouth », à la dénonciation des absences d’enseignants, puis dernièrement à la baisse de 17 % de la valeur de l’heure supplémentaire. Pour cette dernière attaque datant du mois d’août (il ne faut pas se leurrer, les politiques ne prennent plus de vacances !), en piochant dans les porte-monnaie des enseignants, il y avait fort à parier sur un mouvement de mécontentement et sur une réaction syndicale.

Mais où ils sont… les syndicats ?

Il n’en fut presque rien. Presque, car à part quelques atermoiements, quelques rencontres au sommet juste avant la rentrée, il n’y eut pas grand-chose à récolter du côté des syndicats co-gestionnaires et semble-t-il soucieux de ne pas froisser un gouvernement de gauche plurielle. N’oublions pas que les élections européennes vont se dérouler l’année prochaine et que déjà certains partis comme le PC ou l’extrême gauche veulent inclure sur leurs listes des acteurs du mouvement social. Alors, lesquels ont été les plus combatifs ces dernières années ? La chasse est ouverte !

Et ce ne sont sans doute pas les syndicats minoritaires tels la CNT, les SUD, le PAS , ou la CGT-éducation qui vont de par leur nombre créer un rapport de force. Voire un mouvement social.

C’est donc une rentrée somme toute banale et calme à laquelle nous sommes actuellement confrontés. Pour que les choses puissent changer, il nous faut poursuivre l’effort, œuvrer à créer les conditions d’une puissante mobilisation.

Parallèlement, continuons à travailler sur la définition du projet d’éducation libertaire. À produire des analyses, à proposer des solutions. Une tâche à laquelle nous devons nous atteler, et ce sans tarder.

Jérôme
groupe Lucia Saornil (Villeurbanne)