Le samedi 28 février à partir de 19 heures, un collectif Stopub marseillais appelle à une réaction nationale, en solidarité avec les 62 personnes assignées en justice le 10 mars prochain par Métrobus, Publicis et la RATP pour avoir recouvert de slogans les affiches qui agressent tous les jours les usagers du métro. « Il est impératif qu’une action nationale et de grande ampleur soutienne le rapport de force qui nous oppose au capital et à ses sbires communicants, publicitaires, événementiels, spectaculaires, du marché et du divertissement. Le rapport de force est engagé et il en va de la survie de la résistance de l’emporter. Nous n’y arriverons que si la mobilisation s’amplifie, c’est le but à atteindre le 28 février prochain. Faisons-nous entendre par tous moyens, nous sommes légitimes, soyons audacieux ! Organisons-nous ! », clament ces pourfendeurs de réclames.
Ce collectif, composé de chercheurs, d’enseignants, d’intermittents, de chômeurs, de personnels de la santé et de la fonction publique, d’archéologues, de précaires, d’étudiants, etc. a le souci d’associer à son combat contre les agressions publicitaires, les travailleurs des secteurs professionnels engagés dans des luttes passées, présentes (chercheurs, intermittents, justice, éducation, retraites, EDF, etc.) et à venir.
En France, la dégradation généralisée de la protection sociale, la décentralisation annoncée de l’Éducation nationale, la réforme des retraites, les réformes à venir de la Sécurité sociale, les privatisations annoncées de la poste, d’EDF, de la SNCF, etc. font partie de ce dépeçage systématique de nos « biens communs ». L’école sera livrée aux marchands, la médecine deviendra « à plusieurs vitesses », le vivant sera propriété intellectuelle des multinationales, la culture calibrée pour un public, formatée par et pour les annonceurs. Les beaux principes d’égalité, de liberté et de fraternité, censés être les fondements de notre société, sont de plus en plus foulés aux pieds par nos dirigeants, car l’OMC considère les droits sociaux comme des obstacles au commerce. Ceci est un projet déjà planifié et qui échappe à tout contrôle du peuple soi-disant souverain. Son nom : l’Accord général sur le commerce et les services (AGCS), qui entrera en vigueur en 2005. Ce que nous vivons aujourd’hui n’en est que la préparation : l’aménagement national pour une rentabilisation immédiate de secteurs professionnels entiers avant de les livrer aux intérêts privés. Pour contrer cette marchandisation des biens et des hommes, les collectifs Stopub répondent :
« Face au durcissement de l’offensive capitaliste, nous déclarons publiquement combattre ce nouveau totalitarisme et attaquons son carburant : la publicité. Elle envahit nos espaces publics, la rue, le métro, les médias, les écoles. Elle est partout, sur nos vêtements, sur nos murs, sur notre petit écran. Résistons avec des moyens créatifs, pacifiques et légitimes, sans endommager l’environnement, mais au contraire, en créant la surprise. Nous appelons toutes et tous à venir nous rejoindre dans ce combat contre la marchandisation des esprits, de la culture et du monde. »
Le 63e