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Infos brèves

Face à la mort ; Suspension ; Prison sans maton

Le jeudi 19 septembre 1991.

Face à la mort
Une nouvelle étude de l’INSEE le confirme : l’inégalité sociale devant la mort est toujours aussi forte. Plus on est pauvre et déclassé, plus on a la malchance de mourir jeune. « Entre 35 et 50 ans un professeur ou un ingénieur a en moyenne encore quarante-cinq ans d’espérance de vie, un manœuvre moins de trente-six ans [1]. » Après la lutte des classes, la mort des pauvres !

Suspension
Un militant CFTC (syndicat chrétien) s’est supendu au pont au Change à Paris, le lundi 9 septembre, pour dénoncer l’« inertie » gouvernementale face aux suppressions d’emplois dans les sociétés de Bourse. À quand la crucifixion sur l’autel du grand capital ?

Prison sans matons
Les vingt-cinq gardiens de la maison d’arrêt d’Ajaccio étaient tous en congés-maladie le jeudi 12 septembre. Dix-sept d’entre-eux voulaient ainsi protester contre l’absentéisme de leurs collègues toujours « malades pour des motifs bidons ». L’administration pénitentiaire a dû envoyer des renforts. Certains trouveront la situation cocasse, et penseront, poétiquement, que faute de gardiens, les détenus auraient pu se faire la malle. Mais que dire de la gêne occasionnée pour ceux qui, en cas de réussite d’une telle manœuvre, auraient dû rester cloîtrés sans droit aux visites, sans promenade quotidienne, sans repas, sans accès aux ateliers, etc. ?


[1Guy Herslich, Le Monde du 10 septembre 1991 (d’après une étude de Guy Desplanques, publiée dans INSEE première, nº 158)