Accueil > Archives > 1997 (nº 1065 à 1104) > 1089 (19-25 juin 1997) > [C’est la lutte des classes !]

Paris

C’est la lutte des classes !

Le jeudi 19 juin 1997.

Bataille pour un collège à la chapelle entre mobilisation des parents et enseignants, et récupération politique, une lutte qui ne fait que commencer… Mardi 11 mars, 20 h 30, école primaire Torcy, 150 personnes se sont réunies à l’appel du Collectif parents-enseignants La Chapelle…

Comme il y a deux ans, lors de l’occupation d’un terrain de la Ville pour une inauguration symbolique d’école, la colère gronde chez les parents d’élèves. Depuis des années que la demande est faite, la situation devient critique.

Un collège est indispensable sur le quartier La Chapelle. Malgré une tentative fort malhabile d’élus PS pour s’approprier ce débat (à l’habitude des politiciens, spécialistes de la confiscation de la parole publique aux véritables acteurs sociaux), les organisateurs ont su conserver leur indépendance, exposer avec vigueur leurs arguments et faire fonctionner avec efficacité une assemblée démocratique.

Un état des lieux a bien mis en lumière l’absurdité d’une répartition géographique (sectorisation) qui fait que les élèves d’un quartier vont au collège dans un autre quartier, que les classes de CM2 ne peuvent pas mettre en œuvre de continuité pédagogique avec la sixième, que les établissements ont des classes surchargées alors qu’ils sont tous en ZEP.

Une telle situation ne peut que contribuer aux difficultés des élèves, favoriser l’absence de création d’un tissu social autour de petites structures de proximité. Tout ça, parce que le quartier La Chapelle n’a pas son collège, et ce n’est pourtant pas la place qui manque.

Juste une décision politique. La SNCF accepterait, par exemple, de vendre un terrain, mais Tibéri n’est pas prêt à y mettre le prix, et de toutes façons, pour les gestionnaires de l’Hôtel-de-Ville qui raisonnent en statistiques, moyennes et chiffres, l’offre et la demande (!) s’équilibreraient dans le 18e. Donc, tout va bien !

Au nom des droits et besoins des enfants, et dans le souci de développer un cadre de vie de qualité, le collectif attend un collège pour la rentrée 97.

« Et on ira a l’Hôtel-de-Ville s’il le faut ». Comme il l’a appris il y a deux ans, et à l’exemple de ce qui s’est passé à la Goutte-d’Or en mai 1994, le collectif sait que seule la lutte paie.

Collectif Kom (inter)net
European Counter Network — Paris