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Manifestation « anti-bleu-blanc-rouge »

Le jeudi 2 octobre 1997.

La Fédération anarchiste n’a pas participé à la manifestation « unitaire » du 27 septembre [1]. Nous n’avons pas défilé avec ceux qui prétendent combattre le FN, alors qu’au gouvernement, ils appliquent des idées de Jean-Marie Le Pen !

En n’abrogeant pas les lois Pasqua-Debré ; en lâchant les sans-papiers, la gauche fait plus que renier ses promesses (ce qui était prévisible), elle prend à son compte une partie des idées véhiculées par la droite et l’extrême droite.

Avec le projet de loi Jospin-Chevènement, la gauche désigne une fois de plus les immigrés comme responsables du chômage. C’est bien là toute la propagande du F.N. qui est crédibilisée et renforcée par l’action du gouvernement. C’est bien contre cette logique que des milliers d’hommes et de femmes avaient protesté lors du vote de la loi Debré !

Pouvait-il en être autrement ?

Comme pour les privatisations, la fermeture de l’usine de Villevorde, les 35 heures, Jospin et son gouvernement n’ont pas « trahi ». Ils gèrent (avec tout le réalisme qui convient) un système qui ne leur permet pas de proposer une alternative aux logiques économiques du capitalisme. En acceptant le jeu du parlementarisme, la gauche accepte aussi les lois de « l’économie de marché ».

Ce gouvernement (comme les autres) est incapable d’enrayer la progression de la misère et de réduire le chômage. Il a donc besoin d’un bouc émissaire : l’immigration clandestine et d’un épouvantail : le Front national.

Pour éliminer le FN, combattons les racines du mal : le capitalisme

La misère engraisse le racisme et ceux qui en vivent. Pour faire reculer le fascisme, il faut combattre les logiques d’exploitation, de profit et amorcer une rupture fondamentale avec les politiques précédentes. Il est clair que nous n’avons rien à attendre d’un gouvernement. C’est ce qu’ont compris les sans-papiers en restant maître de leur lutte. C’est en partie ce que les manifestants « anti-loi Debré » avaient amorcé.

Pour leur part, les militants de la Fédération anarchiste n’entendent pas participer à une opération de propagande progouvernementale. Dans les quartiers, les facs, sur les lieux de travail, nous continuerons à développer des luttes, des pratiques débouchant sur plus de liberté et d’égalité pour les individus, plus de fraternité entre les peuples.

Fédération anarchiste


[1Cette dernière, compte tenu de la soixantaine d’organisations signataires, n’a donné lieu qu’a une faible mobilisation. L’opération « détournement du mécontentement » lancée par le PCF sur l’épouvantail F.N. semble ne pas avoir fait recette. Comble du ridicule, le PCF défilait avec ses drapeaux
bleu blanc rouge !