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Un Courrier

par Dominique Grange
Le jeudi 16 septembre 2004.

Chers compagnons rédacteurs du Monde libertaire,

Je m’adresse à vous collectivement, la page « Agenda » du journal ne portant aucune signature. Oserai-je vous dire que je suis un peu attristée en constatant que, même dans notre bel hebdo libertaire, on n’arrive pas à écrire correctement le nom de quelqu’un qui ne vous est a priori pas totalement inconnu, Daniel Pinós ayant consacré, dans un numéro du ML de juin une page entière à mon dernier et modeste CD… ? Ah oui, vous me direz, mais Grange et Lagrange, ça se ressemble ! Ben oui, Dupont et Durand aussi, et plein d’autres mots encore, je ne sais pas, moi… « libertaire » et « libéral » aussi, ça se ressemble, et pourtant, est-ce une raison pour écrire un mot à la place de l’autre, confondre le sens des mots, l’identité des individus ?

Bien sûr, cela m’est déjà arrivé d’autres fois dans ma vie, tout récemment encore, dans un papier du « Monde » (pas libertaire du tout, ce Monde-là !), où la journaliste qui rendait compte du concert de soutien à Battisti au théâtre de l’Œuvre, affirmait que la chanteuse Valérie Lagrange avait pour l’occasion généreusement prêté sa guitare à Moustaki… Or il se trouve que c’est avec « ma » gratte que l’ami Jo, dit « le Grec », nous régala ce soir-là de plusieurs et belles chansons, du « Métèque » à « Bella Ciao », parce qu’arrivé de voyage juste pour le concert, il n’avait pas sa guitare et que je lui avais bien volontiers prêté la mienne ! Cette version inexacte des choses ne m’avait donc pas surprise, agacée, tout au plus… mais là, aujourd’hui, en recevant mon libertaire hebdomadaire, là, c’était pas pareil : je me sentais franchement triste. Parce que malgré tout, même si l’existence nous balance à chaque instant des leçons de modestie, ça m’aurait fait bien plaisir de voir écrit mon patronyme à moi dans l’Agenda de septembre, à propos du Village « OFF » de Merlieux où je me trouve annoncée sous un nom qui n’est pas le mien, parmi les intermèdes musicaux !

Compagnons, si vous pouviez me rendre mon identité dans le prochain numéro, ça me mettrait du baume au cœur (et à mon papa aussi !)… Merci d’avance à vous, et sans rancune.

Fraternellement,

Dominique… Grange, tout court (pas Lagrange !).