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Soutien à Mumia Abu Jamal

Maintenant ou jamais !

Le jeudi 12 février 1998.

Mumia Abu Jamal, journaliste noir américain, ex-membre des Panthères noires, a été condamné à mort pour le meurtre du policier Faulkner en 1982 suite à un procès truqué mené par le juge Sabo, adhérent du même syndicat d’extrême droite (l’Ordre fraternel de la police) que le policier tué.

Mumia Abu Jamal clame son innocence depuis 15 ans, dans le couloir de la mort, en espérant la tenue d’un nouveau procès. Cet été, les événements se sont précipités.

La condamnation à mort repose sur le témoignage de Cynthia White, prostituée présente sur les lieux le soir du drame, déclarée décédée par Sabo depuis 1995. Un nouveau témoin, Pamela Jenkins, amie de Cynthia White, a apporté cet été de nouveaux éléments « troublants » :

  • Elle affirme que son amie a reçu des menaces de la part de la police pour accabler Mumia en contrepartie de quoi elle ne fut jamais emprisonnée malgré douze arrestations entre 1982 et 1987, date à laquelle on perd sa trace ;
  • En 1995, Pamela Jenkins est le témoin clé d’une affaire de policiers « ripoux » qui en conduira six en prison. Elle révélera plus tard que deux d’entre eux étaient présents lors de la mort de Faulkner ;
  • Pour finir, elle affirme avoir vu Cynthia White (déclarée décédée en 1995) en mars 1997, en compagnie de policiers.

Ce nouveau témoignage ne peut que renforcer notre détermination. Il confirme, si besoin était, la ténacité de l’État américain à éliminer les militants révolutionnaires. Le programme Cointelpro du FBI destiné à éliminer les mouvements radicaux à la fin des années 60 semble toujours d’actualité. Les États-Unis ne peuvent s’accommoder de ceux qui ont tenté ou tentent encore de briser le leurre de l’« american way of life » et du capitalisme triomphant en dénonçant leur société policière, leur racisme intrinsèque et leurs inégalités sociales.

La situation juridique de Mumia reste très préoccupante, un mandat d’exécution peut être signé à n’importe quel moment. Il ne resterait alors qu’un ultime recours devant la cour fédérale des États-Unis.

Cependant, la mise à la retraite du juge Sabo réveille l’espoir pour les défenseurs de Mumia, de plus la campagne internationale en sa faveur ne cesse de grandir. La tenue, le 6 décembre, par un symbolique tribunal populaire international, d’un contre-procès fut le point culminant de cette mobilisation. Mumia et ses défenseurs le savent et le répètent, seule la pression internationale permettra la tenue d’un nouveau procès.

La campagne de lettres et de fax auprès des autorités continue, pour demander la tenue d’un nouveau procès, et la libération de Mumia.

Pdt Bill Clinton, The White House, 1600 Pennsylvania Ave. N.W. Washington D.C. 20500. U.S.A.

Fax : (00) 120204561111.

Governor Tom Ridge, Main Capitol Building, room 225, Harrisburg, P.A. 17120, U.S.A.

Bien sûr, l’argent reste le nerf de la lutte. Les enquêteurs pour retrouver les témoins coûtent cher, tous les dons sont donc les bienvenus. Les personnes désireuses d’apporter une contribution financière peuvent envoyer un mandat international ou un chèque en dollars à l’ordre de The bill of right Foundation (mention M.A. Jamal) à : Comitee to save Mumai, 163 Amsterdam avenue, nº 115, New York, NY10023-5001, U.S.A.

Le Comité de soutien à M.A. Jamal
c/o Antre anar, 5 rue Jeanne-d’Arc, 34000 Montpellier


Dans le cadre de la campagne de soutien à Mumia, le groupe FA de Montpellier a édité des T-shirts frappés d’une panthère noire bondissante et du texte : États-Unis, États racistes, non à la peine de mort, sauvons Mumia Abu Jamal.

Le prix de vente est de 50 FF (+ 8 FF de port), chèque à l’ordre de groupe FA Montpellier. Tous les bénéfices seront envoyés à la défense de Mumia Abu Jamal.