Trois cent mille manifestants au moins se sont retrouvés à Barcelone pour la marche finale de protestation contre le sommet de l’Union européenne, derrière une banderole qui disait : « Contre l’Europe du capital, un autre monde est possible ». Partis de la Plaça de Catalunya, de très nombreux jeunes gens ont rejoint le front de mer.
« Certaines personnes pensent qu’ils peuvent faire des choses qui ne rencontrent pas l’approbation de la grande majorité de la population », a déclaré le perspicace ministre de l’Intérieur espagnol, Mariano Rajoy. La présence d’importantes forces anti-émeutes (la capitale catalane, tout au long du sommet, a été étroitement surveillée par 8 500 policiers, venus de toute l’Espagne), appuyées par des hélicoptères, faisait craindre une répétition des épisodes violents des récents sommets. Sur les deux kilomètres du parcours, les boutiques avaient baissé leurs rideaux de fer, à part quelques grands magasins gardés par des policiers.
Les organisateurs, dopés par une semaine d’action très réussie, espéraient la présence de plus de cent mille personnes — malgré un match de foot ! —, chiffre atteint par la Confédération européenne des syndicats le jeudi précédent. Ils furent exaucés bien au-delà de leurs espoirs.
D’après Tom Wheeler
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