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À la petite semaine

Des hommes de conviction

Le jeudi 21 mars 2002.

Jospin, aujourd’hui socialiste allégé, a été
de la pire secte trotskiste. Dans sa jeunesse, Chirac vendait l’Humanité. Son
amour précoce pour la patrie et les colonies avait fait de Chevènement un partisan
de l’Algérie française. Avant de jouer les
requins décontractés du libéralisme branché,
Madelin pointait chez les fachos d’Occident,
et son ami Brice Lalonde au Syndicat des correcteurs CGT.

Le Pen avait de beaux yeux, tu sais, lorsqu’il rédigeait sa thèse sur l’anarchisme avant
d’user sans gêne de la gégène, puis de se faire
l’instrument de Mitterrand, et Mégret faisait
ses classes au RPR avant de se rêver petit
Himmler. Irrévocable écolo désormais, Mamère
trouvait naguère des vertus au Paris-Dakar des
connards motorisés milliardaires.

Je vous vois ricaner, je vous entends ironiser
sur la force des convictions, des opinions ancrées
dans la durée, sur les grands desseins pour
demain et les dévouements sincères qui ressemblent à des plans de carrière.

C’est facile. En vérité, tout le monde le dit,
seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. Au vu
de tous ces revirements, on se dit que c’est épatant qu’il y ait, en politique, autant de personnages intelligents. Et quand vient l’heure de la
campagne électorale, c’est un vrai festival. Cramponné bêtement à son anarchie, on se sent petit
et tout écrasé par tant de génie.

Floréal