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Béranger, dernière sortie

Le jeudi 30 octobre 2003.

Il y a une dizaine d’années quand l’ancien quotidien de la rue de Lorraine [1] annonçait les concerts de François Béranger, il les qualifiait de manière peu élogieuse… Au point que l’auteur de Natacha s’en était ému et avait pris sa plume. Après la mort du chanteur, Libé s’est racheté mais en jetant un voile pudique sur ce passé peu glorieux pour le quotidien. « Libertaire impénitent », François Béranger aurait-il vraiment apprécié d’être qualifié par l’AFP d’« ambassadeur de l’esprit de Mai 68 » ? À Radio libertaire, aux « Chroniques syndicales », on ne lui a pas non plus demandé son avis pour l’emploi de sa reprise de Talking Union Blues de Woody Guthrie comme indicatif de l’émission. Plus que boudé par les médias, François Béranger continuait sa route d’artiste engagé (ce qui pour lui était un pléonasme) en dehors des modes et des « obligations professionnelles ».

Après Mai 68, quand il travaillait à Boulogne-Billancourt, il côtoya l’Asras (Alliance syndicaliste révolutionnaire et anarchosyndicaliste) à travers le groupe culturel Renault. De Tranche de vie (1970) à L’État de merde (1997), il trouva le temps de chanter pour Libé « balbutiant », pour Lip, pour les grévistes du Joint français, les taulards, Lle Monde libertaire, bref à mettre tout en œuvre pour aider ceux qui voulaient changer la vie. Voilà.

Thierry, groupe Pierre-Besnard


[1C’était dans le 19e arrondissement à Paris, près de la station de métro Laumière. On y rêvait révolution en marche et salaire égal.