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Nouvelles des fronts

Le jeudi 13 mai 2004.

Ça branle dans le manche ! Malgré un 1er mai traîne-savates et pas très batailleur sur le plan des revendications et pas du tout « Le printemps sera chaud » du côté des slogans, la bourgeoisie calme le jeu avant la tempête. Les Marseillais voient trente-cinq « recalculés » obtenir gain de cause et leur contrat (PARE) honoré, la convention UNEDIC en perte d’extension — même si Chérèque fait sa gueule de collabo —, les 816 Lu licenciés comme des petits-beurre ont bon espoir de voir casser leur licenciement « économique » (économique, surtout pour le groupe Danone, il faut bien en convenir), les électriciens et les gaziers — coupure et mobilisation obligent — se sont vu promettre que leur statut ne serait pas menacé par l’évolution capitalistique d’EDF-GDF. Une hirondelle ne fait pas le printemps mais les fronts ces dernières semaines se sont éclaircis !

Ça branle dans le manche, quand tous les pauvres s’y mettront… mais une hirondelle ne fait pas le printemps, et seulement 125 des 803 licenciés de Métaleurop auraient retrouvé un taf dans leur région dévastée par le chômage et la désindustrialisation. Par ailleurs, ne soyons pas naïfs, la claque électorale des Régionales a fait entendre à la bourgeoisie de droite que si elle faisait pas gaffe, son autre joue pourrait prendre la même à l’occasion des Euro-péennes… et remettre en selle une fois de plus la bourgeoisie de gauche. Alors, comme un politicard averti en vaut deux, la ligne à suivre en ces temps aventureux est comme à l’habitude : prudence et promesse… après on verra ou plus exactement, ils vont voir quand l’été sera venu, la Sécu aura vécue… En effet, qu’on ne s’y trompe, les cartes les plus libérales sont prêtes et bien affûtées — un Sarko à Bercy, un autre Sarko (petit frère de l’autre) premier porte-flingue d’Ernest-Antoine au Medef.

L’offensive patronale se prépare et en tenailles pour faire bonne mesure. Pour l’arrêter, il faudra autre chose qu’une manif du 1er mai sans unité syndicale et sans hargne sociale. Mais, l’espoir demeure, car… quand tous les pauvres s’y mettront !

Hugues, groupe Pierre-Besnard