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La Liberté du peuple n’est pas ma liberté

Le jeudi 12 juin 1997.

Dans l’Unique et sa propriété Max Stirner avait déjà évoqué, sous la forme conceptuelle, les analyses de la période actuelle par Bernard et Philippe (Monde libertaire nº 1086).

Le malaise des leaders politiques, face à la perte de la crédibilité de la démocratie dite représentative par la population française est un témoignage de sa culture et aussi une preuve de l’efficacité de son école publique.

« Que l’éducation universelle de l’école soit éducation à la liberté, et non à la soumission. Être libre, telle est la vraie vie ! » a écrit Stirner.

Est-ce l’enseignement catholique qui demande une aide publique accrue et un nouveau cadre juridique (Le Monde du 16 mai 1997) a pour objectif la liberté du peuple, qui n’est cependant pas ma liberté ?

Les hommes politiques utilisent fréquemment les mots de liberté et d’égalité sans aucun exemple pour les qualifier. La télévision incite les jeunes à créer leur propre entreprise. Elle répète sans cesse, la privatisation des services publics, la concurrence entre les hommes et les entreprises (lisez le marché capitaliste) créeront une ère d’opulence. Or, c’est à l’accroissement des misères physiques et morales auxquelles nous assistons.

« La concurrence souffre de ce que chacun n’a pas à sa disposition les moyens de concourir, parce qu’ils ne sont pas tirés de la personnalité, mais proviennent du hasard. La majorité est sans moyens, donc sans biens. » Max Stirner.

Interrogeons-nous. Sommes-nous réellement propriétaires de notre lieu d’habitation ? Il faut prendre en considération, pour cela, les charges inhérentes : syndic, taxes foncières, d’habitation, droits d’héritage, remboursement des dettes de l’achat pendant vingt ou vingt-cinq ans.

Est-ce vraiment les personnes qui concourent ? Non, rien que les choses ! En premier lieu l’argent…

Proudhon ne voulait pas de propriétaire, mais de possesseur ou usufruitier. Concluons comme Stirner : « Je suis propriétaire de mon pouvoir, et je le suis quand je me reconnais comme unique ».

J. Martinez