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Refusons les expulsions

Le jeudi 20 novembre 2003.

Avec le mois de novembre, revient le temps de la trêve hivernale des expulsions locatives. C’est la morte saison pour les huissiers. Un.e propriétaire ne peut plus expulser son locataire pour impayé de loyer. On en oublierait presque que si les expulsions légales sont impossible du 1er novembre au 15 mars, les procédures d’expulsion, elles, continuent à courir et que certains bailleurs continuent à virer leurs locataires de manière illégale sous la protection des pouvoirs publics.

La trêve hivernale est une invention des socialistes pour se donner bonne conscience, parce que la misère dont on est responsable est plus supportable l’été que l’hiver. C’est une pause qui permet parfois à la famille d’assainir sa situation. C’est juste une pause qui ne remet pas du tout en cause la spéculation capitaliste sur le droit au logement. Une pause qui ne change rien dans la logique qui fait du logement un objet de consommation et de profit parmi tant d’autres. Bref c’est une pause qui par son existence même, nie le droit de chacun.e à avoir un toit quel que soit le mois, le jour ou l’heure. Depuis longtemps déjà, les bailleurs sociaux font du logement public au prix et aux conditions du privé. Dans les agences immobilières, se voir autorisé.e à avoir un logement, c’est passer avec succès un examen financier et de moralité. Restent les marchand.e.s de sommeil qui pour 530 euros louent ce charmant studio tout confort sauf l’eau chaude.

La spéculation sur le logement de la part de l’État et autres capitalistes a transformé le droit de tou.te.s en privilège des plus riches. Alors la trêve hivernale c’est bien joli mais avoir sa gueule dehors en janvier, en avril ou en septembre, c’est toujours avoir sa gueule dehors !

François, groupe de Lille