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Grand reporter

Grand prix « Ni dieu, ni maitre » 2003

Le jeudi 23 octobre 2003.

Merlieux. Un petit village de quelques centaines « d’âmes » dans les fins fonds de l’Aisne. Une fête du livre qui voit régulièrement défiler une quinzaine de milliers de péquenots. Le groupe Kropotkine de la FA et son Broutchoux local. Le pari réussi de subvertir un in marchandisé par un off libertaire pétaradant. Un chapiteau de vingt mètres sur dix. D’autres plus petits mais innombrables. Une bande de gros loup-loups noirs qui résistent encore et encore. Une communauté ouverte au tout venant. Des livres, des débats, des projections de ceci et cela… en veux-tu, en voilà. De la bière, du Gaillac à flots. Des repas à prix libre. De la convivialité. De la chaleur. De l’espérance en révolte et en volonté. Des torrents de sérieux et de rigolades. Des rafales de ça va d’soi… c’était vraiment le contexte idéal pour la remise du grand prix « Ni Dieu ni maître ».

Un jury de carnaval, une lauréate, Suzanne Weber, émue jusqu’au plus profond de ses septante cinq printemps, Broutchoux en archiprêtre décoré comme un sapin de Noël, Jacques Tardi bombardé président de jury, un livre sur la vieillesse récompensé par un élixir d’éternelle jeunesse (à savoir un putain de Cognac XO de plusieurs décennies) immédiatement collectivisé, les copains qui se pissaient dans les culottes… le grand prix « Ni Dieu ni maître » n’aurait pu rêver meilleur contexte.

Plus sérieusement, comme tous les ans, le groupe L@s Solidari@s dont le seul objectif dans la vie est de financer une fois (une seule !) par an l’édition d’un livre jugé digne d’intérêt pour les libertaires et d’en attribuer sans conditions ni arrières- pensées le profit éventuel à une œuvre libertaire, aura décidé de filer 20 000 FF (comme à l’école libertaire Bonaventure en 1998, à la librairie la Plume Noire en 1999, à la communauté Del Sur en 2000, aux fondations Salvador Segui et Anselmo Lorenzo en 2002) au projet « Nous autres » qui a pour ambition de créer un espace pour vieux et vieilles libertaires.

Si cet autre futur que nous appelons de nos vœux et que nous mettons au cœur de nos luttes pouvait encore laisser quiconque dubitatif, nul doute qu’après cet autre présent le doute ne sera plus permis !

L’an prochain à Jérusalem !

Jack London