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éditorial du nº 1363

Le jeudi 10 juin 2004.

Drame américain : « Alzheimer déclare n’avoir rien trouvé à manger dans le crâne de Ronald Reagan et l’a donc quitté ce samedi 5 juin 2004. » On pourrait être tenté de se satisfaire du décès de cette pourriture et de reprendre simplement des nouilles, mais ce sinistre personnage a marqué durablement notre monde. Une valeur sûre et stable de l’ordurerie comme la société américaine est capable d’en produire. De père alcoolique et mère puritaine militante, il deviendra cow-boy de cinéma pour être chef de file des acteurs d’Hollywood au service de MacCarthy dans la chasse aux « rouges ». Nommé gouverneur de Californie, il enverra en chambre à gaz des militants noirs américains. Enfin, parvenu à la Maison Blanche, il sera un des promoteurs les plus efficaces de l’ultralibéralisme avec sa contemporaine et britannique « Dame de fer » Thatcher. La politique qu’il va incarner deux mandats durant appauvrira davantage le prolétariat américain. les homeless pousseront comme des champignons et les golden boys avec catogan au vent frimeront le monde en se bourrant les poches de millions de dollars fauchés en spéculations boursières. Inutile de rappeler son humanisme rayonnant avec la course aux armes et la « guerre des étoiles » ainsi que la politique des « contras » que le peuple nicaraguayen aura apprécié dans toute sa finesse. Décidément, les déments de la dynastie Bush n’auront rien inventé. Ils ne font que porter une logique capitaliste avec toute l’autorité de l’État pour l’imposer.

Ce même jour en France, l’unité syndicale affichée appelait la population à se mobiliser contre les affres du libéralisme pour sauver notre caisse maladie. Hé oui ! Notre clique politique a su animer le même projet de société avec quelques nuances mais vers la même finalité : les richesses captées par et pour les riches et la misère réservée aux pauvres. Cette démonstration de rue, forte de plusieurs centaines de milliers de personnes, ne suffira sans doute pas à stopper les intentions socio-économiques du patronat. Enfin, la construction d’un rapport de force est encore possible avec les syndicats, mais pour quelle alternative politique et sociale ? Bon, comme tout finit par arriver même au bout de 93 ans de saloperies pour Reagan (allez les vers !), il suffit de militer pour l’extinction générale des téléviseurs et jouer en situation réelle au D-Day de l’émancipation humaine.