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« Oiseau-tempête »

Le jeudi 5 juin 2003.

C’est une abondante livraison de cinquante-six pages que nous offre la revue Oiseau-tempête pour son dixième numéro. Celui-ci est en partie consacré à la critique du travail, de ses simulations et avatars modernes (fausses entreprises pour la formation des chômeurs et « travailleuses du sexe »), et des impasses du syndicalisme, même soi-disant radical. On relèvera également la longue contribution de Charles Reeve, intitulé « Les forteresses fragiles » dans laquelle le coauteur d’une récente biographie de l’incendiaire du Reichstag brosse une fresque de l’évolution du capitalisme. Récusant le réformisme et le jacobinisme de la social-démocratie, l’auteur en appelle à l’arme de la critique pour « se frayer un chemin dans les ruines de l’ancienne politique ». C’est aussi le sens d’un texte à visée programmatique, ironiquement intitulé « À vol d’oiseau », dans lequel les animateurs de la revue précisent, pour la première fois, le fonctionnement de leur collectif et leurs partis pris théoriques : « S’il fallait qualifier le courant dans la tradition duquel nous nous situons et le projet que nous poursuivons, nous pourrions retenir les termes communiste, libertaire et internationaliste. » S’il est un regret que l’on peut formuler concernant ce numéro, c’est précisément qu’il ne contient que peu de références à la situation internationale, sauf dans un dossier consacré à « La guerre dans tous ses états », où l’équipe d’Oiseau-tempête reprend et développe les thèmes de plusieurs tracts qu’elle a diffusés pendant le récent conflit d’Irak. On peut trouver matière à réflexions moins austères dans des textes comme ceux de Gilles Houssard à propos de W. Reich ou de Carmine Mangone sur la poésie. Signalons encore une méditation à la fois surprenante et stimulante d’Étienne Anclin sur le nihilisme en acte de ceux qui, tel Richard Durn à Nanterre, ont assassiné des personnalités politiques ou attenté à leur vie. Les lecteurs habitués de l’Oiseau apprécient sa maquette aux superbes illustrations, dont certaines sont dues ici à Barthélémy Schwartz, également signataire d’une réflexion sur l’« équité » comme arme idéologique du nouveau capitalisme.

Oiseau-tempête

21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris
oiseau.tempete@internetdown.org
nº 10, printemps 2003, 56 p., 3,50 euros.

À l’occasion de la parution de ce nouveau numéro, les lecteurs et lectrices intéressés pourront rencontrer l’équipe de la revue le jeudi 19 juin prochain, à partir de 19 h 30, au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e.