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Italie

Communiqué de la commission de correspondance de la Fédération anarchiste italienne

Le jeudi 14 mai 1998.

Un mort, plus de 30 blessés, bilan tragique du énième accident ferroviaire survenue entre un train Eurostar et un train local le soir du 23 mars 1998 sur la ligne Florence-Bologne.

Depuis un an, une longue série d’accidents a touché les chemins de fer de l’État. Rappelons simplement les plus graves :

  • Le 12 janvier 1997 : ligne Milan-Bologne, le pendulaire ETR 460 déraille à la hauteur de Piacenza, 13 morts, 30 blessés.
  • Le 2 février 1998 près de la gare de Trastevere à Rome, explosion du moteur d’un train régional en direction de Viterbo : 4 blessés.
  • Mars 1998, à Foggia, une locomotive prend feu alors qu’elle en remorquait deux autres ; à la gare de Scurcula, ligne Rome-Pescare, une autre locomotive prend feu ; à Brindisi, c’est un wagon à l’arrêt. En Ligurie, nouveaux incidents sur plusieurs types de convois.

À qui la faute ?

Aux conducteurs qui iraient trop vite et ne verraient pas les feux ? À des saboteurs anonymes ? Comme le soutient la direction des Chemins de fer ?

Aux systèmes de signalisation obsolètes encore en usage ? Au réseau ferroviaire italien qui sur 16 000 km de lignes en possède seulement 3 400 dotés de répétition automatique des signaux ? Au rétrécissement des lignes qui de quatre voies passent à deux ? À l’augmentation des roulements de travail ? À la manutention précaire du réseau ? Comme en sont persuadées toutes les personnes de bon sens.

Face à cette dernière tragédie qui a frappé la ligne Florence-Bologne, les anarchistes fédérés dénoncent les graves responsabilités de l’État, des forces politiques du gouvernement et de l’opposition, des dirigeants des chemins de fer, des bureaucrates CGIL, CISL, UIL qui ne pensent qu’à se remplir les poches et qui comme pour cacher leurs fautes, finissent par utiliser l’arme du chantage au licenciement ainsi que la passation de contrats qui tentent de ligoter les travailleurs.

Les anarchistes se solidarisent avec les luttes auto-organisées, autogérées et de base des cheminots et invitent les usagers à faire de même pour revendiquer haut et fort le droit, la sécurité d’un service public comme devrait l’être celui des chemins de fer.