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Rouen

La TCAR ne (nous) roule plus !

Le jeudi 11 janvier 2001.

Depuis le 19 décembre, 2 syndicats : CGT et FO (CFDT ne s’associant pas) ont déclenché une grève pour exiger une augmentation salariale sur l’année 2000. La direction de la TCAR (Transports en commun de l’agglomération rouennaise) ne voulut rien entendre sur un éventuel rattrapage mais négocia dans la foulée l’année 2001. Elle lâcha des cacahuètes, à savoir : 1,85 % le 1er janvier 2000 et 0,5 % au 1er septembre 2001. La majorité du personnel acceptant ces propositions, le travail aurait pu reprendre sur l’ensemble du réseau. Car, au moment des fêtes, des vacances, ça fait sale, un conflit social : la moitié des rames de métro seulement qui fonctionnent, de même pour les bus. Mais la TCAR est dirigée depuis des années par des managers de choc. De manière récurrente, à pareille époque notamment, les salariés réclament plus de moyens, d’effectifs, de salaires… sans aboutir.

Alors, en cette fin d’année, la direction a fait pire ; prétextant des dégradations matérielles commises par des grévistes, elle a entamé une procédure disciplinaire contre 7 agents. La bagarre reprend donc de plus belle avec la moitié des bus à l’arrêt et 30 % du trafic métro interrompu. Et ce n’est pas tout ! Par solidarité avec leurs camarades, six agents ont entamé le 5 janvier 2001, une grève de la faim. En attendant, le bras de fer continue. Ce samedi après-midi 6 janvier, la direction de la TCAR (dont le capital appartient à Vivendi !) a prononcée le licenciement sans préavis et sans indemnités contre les 7 agents. Après trois semaines de grève, le conflit se développe et de nouveaux préavis de grève ont été déposés pour la semaine prochaine. La grève de la faim de 6 traminots commencée hier se poursuit tandis que la solidarité s’organise notamment avec les cheminots. Des recours seront également déposés aux Prud’hommes.

Hier, un traminot déclarait : « Une grève aussi longue et sept menaces de licenciements, je n’ai jamais vu cela en trente ans. C’est le résultat de l’abandon du service public au profit du privé. »

Non à la criminalisation du mouvement social et autogestion de tous les services publics par les travailleurs et les usagers ! jusqu’à début février où le groupe de Rouen de la FA fera entendre ses propositions pour un vrai service public de transport en commun lors de l’inauguration du TEOR (Transport Est Ouest Rouen).

Guy. — groupe de Rouen