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L’Anarchisme en Slovaquie

Le jeudi 11 janvier 2001.

Deux organisations sur le terrain : PA-AKOP et CSAF. Priama akcia anarchokomunisticka organizacia prace (Action directe — Organisation anarcho-communiste du travail, PA-AKOP) a été fondée le 1er avril 2000, né du besoin d’organisation de travailleurs et d’étudiants anarchistes. Nous sommes quatre camarades de la classe ouvrière et plusieurs sympathisants. Nous sommes tous les quatres rédacteurs de Priama Akcia, notre journal fondé en juillet 1999, orienté sur les sujets économiques, sociaux et politiques et sur les combats anarcho-communistes en général. Nous sommes à l’heure actuelle, la seule organistion anarchiste se revendiquant de la lutte des classes en Slovaquie, (à l’exception de Solidarita, Organisation des anarchistes révolutionnaires qui compte un membre en Slovaquie.)

Nous avons de bonnes relations militantes avec la section Slovaque de la Fédération anarchiste tchécoslovaque, la Fédération des anarchistes sociaux (AIT-Tchèque) et Solidarita ORA (principalement Tchèque), et nous nous entraidons régulièrement dans nos publications respectives, meetings et actions.

La Fédération anarchiste tchécoslovaque-Slovaquie (CSAF) a été créée en septembre 1999. Les parties tchèques et slovaques coopérent mais sont totalement autonomes l’une de l’autre quant à leurs prises de décision et leurs activités. Nous essayons en ce moment de nous focaliser spécifiquement sur la mondialisation du capitalisme, de commencer une campagne contre l’entrée de la Slovaquie dans l’OTAN et l’Union européenne.

Notre collectif opère la plus grande diffusion de magazine, brochures et livres anarchistes ce qui nous aide à construire un réseau de communication efficace dans toute la Slovaquie. La CSAF offre un large espace de discution et n’est pas aussi fixée idéologiquement que peut l’être par exemple Priama Akcia. Il y a différentes positions sur l’anarchisme vert, la guerre de classe ou le syndicalisme parmi nous.

Informations générales
La situation sociale diffère peu de celle que peut connaître la classe ouvrière en Russie ou en Ukraine. Le taux de chomage est aux alentours de 18 % (mais il devrait grimper très vite vu que ce chiffre n’est que le résultat d’un plan gouvernemental stipulant que tout chomeur depuis plus de deux ans doit travailler au moins trois mois pour la communauté. Au cours de la première moitié de l’année 2000, 11,5 % de la population slovaque (600 000) vivaient avec moins de 20 FF par jour. D’après les communiqués des syndicats bureaucratiques officiels, plus de 60 % de la population active vivaient en dessous ou près du seuil de pauvreté. Les syndicats traditionnels font brillamment leur boulot de collaboration avec le pouvoir en renforçant le sentiment d’impuissance, et le fatalisme chez les travailleurs et en effaçant toute conscience de classe. Cela a pour conséquence un manque de confiance de la part des ouvriers quant à leur capacité et de leur pouvoir. L’individualisme et l’alcoolisme sont d’autres conséquence de cet abandon. Pourtant, il reste des travailleurs militants qui essayent de radicaliser les syndicats, bien que cette tactique semble pour l’instant n’avoir pas trop de succès…

Cette situation ne nous facilite pas le travail, ne serait-ce que par notre situation financière. Nos caisses sont vides après la parution du numéro 3 de notre publication. À l’« ouest », les camarades ont leurs propres locaux, imprimeries et autres facilités techniques alors qu’à l’« est », nous avons du mal à nous procurer ne serait-ce qu’un ordinateur. Les conditions sont vraiment difficiles pour nous. De plus notre problème principal est la difficulté que nous avons à nous déplacer pour participer aux luttes sociales. Nous n’en avons tout simplement pas les moyens.

Article co-écrit par le secrétaire aux relations internationales de PA-AKOP et un membre de la section slovaque de la CSAF.