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éditorial du nº 1227

Le jeudi 11 janvier 2001.

Depuis quelques temps, on commence à entendre parler du « syndrome de la guerre du Golfe », ainsi désigné par sa particularité de n’être développé en France que par d’anciens militaires, en poste dans le Golfe pendant la guerre. En France notamment, le nombre de cas recensés augmente un peu plus chaque jour, en dépit de l’armée qui ne veut entendre parler de rien. On commence même à évoquer des cas américains qui pourraient cette fois être liés aux conflits en Yougoslavie. Ce syndrome serait la conséquence d’une exposition à l’uranium appauvri. En effet, les américains auraient profité de la guerre du Golfe pour tester de nouvelles bombes, qui en explosant libèrent de minuscules particules d’uranium appauvri qui vont se loger dans les poumons. Les conséquences ? Le développement de cas de tuberculose très particuliers et des lésions cérébrales aléatoires qui peuvent toucher n’importe quelle région du cerveau donc n’importe quelle fonction motrice ou cérébrale. Le résultat est proche des symptômes développés dans la maladie d’Alzheimer.
Dans cette affaire, comme dans tant d’autres, l’hypocrisie règne en maître. En effet, le scandale éclate par rapport aux militaires. Quid des populations, notamment irakienne, qui ont été et sont encore exposées à l’uranium appauvri ? Les militaires seraient les seules victimes de cette boucherie à retardement ? Pour le pouvoir politique, la mortalité infantile, extrêmement importante en Irak, serait le fait de l’embargo imposé à ce pays depuis le conflit. Sans vouloir minimiser l’importance de cet embargo, de qui se moque-t-on ? Leur logique de mort veut faire de nous des cobayes : après les farines animales, les OGM, les États n’hésitent plus à tester des armes toujours plus destructrices. Jusqu’à quand ?