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Le Capitalisme c’est la guerre

Le jeudi 3 avril 2003.

La ClaaacG8 a été créée en décembre 2002 à l’initiative d’organisations anarchistes, communistes libertaires et anarcho-syndicalistes afin de préparer la mobilisation contre les sommets du G8 qui se tiendront à Angers les 25, 26 et 27 avril, puis à Évian du 28 mai au 3 juin. Cette lutte contre les « saigneurs du G8 » nous amène tout naturellement à prendre une position claire à propos de la guerre en Irak et à participer aux initiatives antiguerre sur une base anticapitaliste et antiautoritaire. Le capitalisme, c’est la guerre, le capitalisme, c’est le G8.



L’objectif premier de l’invasion de l’Irak par l’armée américaine n’est nullement d’établir une démocratie : la dictature installée depuis des décennies par le parti Baas irakien et Saddam Hussein l’a toujours été avec le soutien des puissances occidentales. Et, s’il s’agissait de voler au secours d’un peuple martyrisé, il faudrait également intervenir en Tchétchénie ! Non ! Cette guerre n’a comme seuls objectifs que de renforcer des intérêts économiques par une mainmise sur les flux énergétiques dans cette région du monde et de contrôler durablement cette dernière pour asseoir plus encore la domination économique, militaire et politique américaine sur le monde. Sous couvert de lutte antiterroriste, c’est un redéploiement du capitalisme qui est l’enjeu de la guerre ouverte que le gouvernement états-unien mène depuis plus de dix ans de par le monde (guerre du Golfe, Kosovo, Serbie, Afghanistan) ; et elle n’en est qu’à ses débuts si le formidable mouvement d’opposition qui s’exprime de par le monde ne s’articule pas avec les luttes sociales qui, elles aussi, se développent partout.

Francis Mer, le ministre français de l’Économie, approuvait récemment un banquier allemand qui déclarait : « La seule solution pour relancer l’économie, c’est la guerre. » Nous disons, nous : la seule solution pour arrêter les guerres, c’est de s’attaquer à l’économie capitaliste. Sans cette volonté, l’opposition à la politique américaine ne reste qu’un pacifisme de pacotille. À cet égard, la position du gouvernement français répond à une double préoccupation : défendre les intérêts d’un certain capitalisme européen en concurrence sur certains points avec l’américain ; sur le plan intérieur faire durer l’union sacrée établie en avril dernier afin de faire passer plus facilement des mesures sécuritaires destinées à faire taire toute velléité de révolte sociale, et des mesures économiques destinées à permettre au patronat de maintenir ses marges de profit. Contre la guerre, développons les luttes sociales !

ClaaacG8