Dans la série « Nous sommes tous unamerican », un petit écho de la fascisation ordinaire made in USA qui se passe, à mon avis, de commentaires.
Depuis plusieurs jours, les trois musiciennes du groupe de country américain Dixie Chicks font l’objet de violentes critiques aux États-Unis, pour avoir dénoncé en concert leur président-commandant en chef.
Mercredi 19 mars, des parlementaires de la Chambre de Caroline du Sud ont même proposé une résolution demandant qu’elles offrent un concert gratuit aux troupes pour se faire pardonner leur inconduite. De nombreuses radios country du pays ont carrément décidé de les boycotter.
Le 10 mars, en concert à Londres, la chanteuse du groupe, Natalie Maines, avait déclaré sur scène qu’elle avait « honte » d’être du même État, le Texas, que le président George W. Bush. Des auditeurs outrés ont dénoncé ces propos sur les radios country, d’autant que les Dixie Chicks, très populaires par ailleurs aux États-Unis, ne cachent pas leur opposition à la guerre en Irak. Devant le tollé, Natalie Maines a dû s’excuser publiquement. « En tant que citoyenne américaine, je présente mes excuses au président Bush car ma remarque n’était pas respectueuse », a-t-elle déclaré sur le site Internet du groupe. Elle a cependant souligné qu’en tournée en Europe elle « était témoin d’un sentiment anti-américain massif » engendré par la position américaine sur l’Irak.
Peu convaincue par ces excuses, l’auteur du projet de résolution, Catherine Ceips, a affirmé jeudi que, si elles étaient sincères, les Dixie Chicks allaient devoir le montrer dans les faits. « Vous ne dénigrez pas votre commandant en chef à l’étranger quand les soldats américains sont en danger », s’est insurgée cette républicaine de Beaufort (Caroline du Sud).
Jean-Pierre Garnier